L'architecture du
palais de Fontainebleau est la résultante de remaniements
et ajouts successifs exécutés pendant presque
quatre siècles. A l'extérieur, les ailes de
différents styles s'ajoutent les unes aux autres et
à l'intérieur les salles s'enchaînent
de manière peu fonctionnelle. Il n'y a pas de couloirs
ou de système de circulation vraiment rationnel. On
peut ainsi passer sans transition de petites salles obscures
à de vastes espaces lumineux. Mais le décor
est très varié et souvent de grande qualité.
Il nous est donc
impossible ici d'entamer une description complète de
l'immense palais de Fontainebleau. Tant d'architectes ou d'artistes
ont mis la main à ce chef-d'uvre que nous devons
renoncer aussi à les tous citer. Nous nous contenterons
donc d'en évoquer les éléments les plus
marquants par ordre d'apparition chronologique :
Période médiévale
:
Il ne subsiste que
l'ancien donjon, totalement remanié, de la forteresse
qui se dressait ici avant le XVIe siècle. Ce donjon,
une grosse tour carrée, est maintenant englobé
dans les constructions entourant la cour ovale. Cette cour
suit peut-être le contour de l'ancienne enceinte médiévale.
Première école
de Fontainebleau :
Lancé par
François Ier à partir de 1528, le château
de Fontainebleau s'éleva sur les vestiges du château
médiéval. Comme à Chambord
ou Blois, la salamandre,
emblème de François Ier, est partout représentée.
On édifia les bâtiments qui enfermaient la cour
Ovale. Ils sont construits en grès, briques et moellons.
La porte Dorée et la magnifique salle de Bal apparurent
durant cette campagne originelle. Cette dernière s'ouvrait
à la fois sur les jardins et sur la cour Ovale. L'architecte
avait à l'origine prévu de lui donner un plafond
voûté, mais Philibert Delorme lui préféra
sous Henri II un plafond à caissons. Les plus grands
artistes, tels Francesco Primaticcio (Le Primatice, peintre,
sculpteur et architecte italien) ou Rosso, s'employèrent
à exécuter une somptueuse décoration.
Ce creuset expérimental fut à l'origine d'un
courant que l'on nomma école de Fontainebleau.
A l'ouest de la cour
ovale, François Ier, bâtisseur acharné,
fit ensuite édifier la vaste cour du Cheval Blanc (ou
des Adieux) qui était alors fermée sur les quatre
cotés. Nous y trouvons notamment la chapelle de la
Trinité.
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Pour relier les deux
ensembles du palais, la cour Ovale et la cour du Cheval Blanc,
François Ier fit réaliser un ouvrage comportant
au premier étage une galerie longue de 60 m et large
de 6 m. Ornée de fresques, de boiseries et de sculptures
remarquables, elle était éclairée de
chaque coté par une série ininterrompue de baies.
Henri II construisit
pour sa part l'essentiel des bâtiments délimitant
la cour de la Fontaine qui vient s'insérer entre la
cour Ovale et la cour du Cheval Blanc. La cour de la Fontaine
s'ouvre sur l'étang des Carpes. Le palais jetant sa
silhouette massive dans le miroir des eaux paisibles est du
plus bel effet.
Seconde école
de Fontainebleau :
Henri IV érigea
l'aile en brique et en pierre longeant le jardin de Diane.
Cet ensemble comporte notamment la célèbre galerie
aux Cerfs (74 m sur 7m), entièrement peinte vers 1600
par Louis Poisson. Le Vert Galant fut également le
commanditaire de la galerie de la Reine, de la porte Dauphine
et des bâtiments de la cour des Offices. Les artistes
prestigieux apportèrent leur concours à l'uvre
générale, tels Amboise Dubois ou Martin Fréminet.
Louis XIII s'employa à poursuivre la tâche de
son père et éleva le fameux escalier du Fer
à Cheval.
Louis XIV entreprit
pour sa part la réfection complète de la porte
Dorée et d'aménager les appartements de Madame
de Maintenon. Le jardinier Le Nôtre dessina de nouveaux
jardins. Louis XV multiplia les appartements destinés
à abriter les nombreux membres de sa cour qui le suivaient
partout. L'aile sud de la cour du Cheval Blanc fut ainsi totalement
reconstruite rompant la symétrie avec l'aile nord.
Louis XVI enfin, s'employa à accoler une aile à
la galerie François Ier afin d'agrandir l'espace réservé
à sa personne et à celle de la reine Marie-Antoinette.
Cette décision eut pour conséquence d'obstruer
les baies du mur nord de la galerie François Ier.
Le XIXe siècle
:
Bonaparte trouva
le château vidé de ses meubles après la
Révolution, mais dans un relativement bon état
de conservation. Il souhaita s'y établir tout comme
ses prédécesseurs et investit donc des sommes
considérables afin de lui restaurer toute sa splendeur.
Il fit notamment abattre l'aile ouest de la cour du Cheval
Blanc et la remplaça par une grille. Ses successeurs
continuèrent d'embellir le château et de le restaurer,
jusqu'à la chute du Second Empire.
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