Certains des plus
grands architectes et artistes de la Renaissance se sont affairés
à Ecouen : Jean Bullant, Bernard Palissy, Masséot
Abasquene, Jean Goujon et peut-être Nicolo Dell'Abbate.
Le château
est planté sur le flanc d'une colline dominant la plaine
de France. Il forme un quadrilatère cantonné
aux angles de pavillons rectangulaires surélevés
et en légère saillie. Il est cerné sur
les côtés est, sud et ouest, par de larges fossés
secs, autrefois enjambés à l'est et à
l'ouest par des ponts-levis. Il n'y a en revanche aucun aménagement
de ce type au nord, la pente de la colline étant suffisamment
dissuasive.
Le palais s'agence
autour d'une vaste cour carrée. Les ailes nord et sud
étaient dévolues à l'habitation. La première
abritait les somptueux appartements royaux, avec une grande
salle de réception, la seconde, ceux du connétable
et de son épouse. Chacune possède un bel escalier
à rampes droites superposées, de nombreuses
peintures murales représentant essentiellement des
scènes bibliques sur fond de mythologie antique, des
majoliques... L'aile ouest cache une longue galerie de réception
appelée galerie de Psychée. L'aile orientale
enfin, n'avait aucune destination résidentielle, mais
comportait à l'origine un portail monumental. Elle
fut abattue en 1787 sur instruction des Condé qui désiraient
jouir d'une vue dégagée sur la campagne. Elle
est clairement détaillée dans les gravures
d'Androuet du Cerceau. Elle fut remplacée sous
le Premier Empire par l'actuelle entrée, uvre
de l'architecte Peyre. Il nous faut noter que la chapelle,
ainsi que de nombreux édifices religieux du XVIe siècle,
a conservé une architecture de style gothique comme
à Blois. Les vitraux
et l'autel de Jean Goujon ont été déplacés
à Chantilly.
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Les façades
donnant sur la cour sont d'une grande sobriété.
Il est possible de lire la chronologie du chantier sur les
lucarnes du second niveau. Les plus sobres sont également
les plus anciennes. Les plus récentes ont fait l'objet
d'un raffinement décoratif particulier. Au centre de
l'aile sud enfin, se dresse un monumental portail de style
grec, dit " Portail des Esclaves ", dû à
Jean Bullant. La porte ouvrant sur l'escalier est enserrée
entre deux paires de colonnes corinthiennes cannelées.
Des niches basses abritaient autrefois deux statues de Michel
Ange. Le pape Jules II (1503-1513) les avait commandées
au célèbre artiste toscan pour orner son tombeau.
L'ensemble ne fut jamais achevé et Robert Strozzi,
membre d'une riche et illustre famille florentine, les offrit
au roi François Ier. Son fils Henri II les donna à
Anne de Montmorency. Les deux statues figurent aujourd'hui
au musée du Louvre.
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