Robert II, comte
de Dreux et petit-fils du roi Louis VI le Gros, commença
l'édification d'un château à Fère-en-Tardenois
en 1206. La place passa, comme nombre de forteresses de la
région, aux mains du prince Louis d'Orléans
(1372-1407) en 1395. Ce frère du roi Charles VI (1380-1422)
cherchait alors à s'implanter profondément dans
la région et se trouvait notamment en possession de
Coucy, la Ferté-Milon
et Pierrefonds. Le
château resta dans le patrimoine de la famille d'Orléans
jusqu'en 1498, date à laquelle Louis II d'Orléans
monta sur le trône de France (Louis XII, 1498-1515).
Louis XII semble
avoir donné Fère-en-Tardenois vers 1514 à son gendre
François d'Angoulême (futur François Ier).
Devenu roi à son tour, François Ier l'octroya
au maréchal Anne de Montmorency en 1528. Connétable
de France en 1537, cet ami du souverain à la salamandre
entreprit de modifier en profondeur la vieille demeure féodale
pour la transformer en somptueux palais renaissance. Entre
1555 et 1560, il confia à l'architecte Jean Bullant
le soin de construire un magnifique pont-galerie. Il uvra
également pour le compte de ce même Anne de Montmorency
à Ecouen.
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Les Montmorency restèrent
maîtres des lieux jusqu'à la disgrâce de
Henri II de Montmorency, décapité sur ordre
de Louis XIII (ou plus exactement de Richelieu). Fère-en-Tardenois
fut aussitôt concédé à Henri II
de Bourbon, prince de Condé. Par un curieux revirement
de l'histoire, le palais revint à la seconde famille
d'Orléans en 1752, à l'occasion du mariage célébré
entre Louise-Henriette de Bourbon et Louis-Philippe d'Orléans.
Leur fils, également nommé Louis-Philippe d'Orléans
(Le futur Philippe Egalité de la Révolution
Française), vendit à l'encan le château
tombant en ruine après 1789. Il fut alors méthodiquement
dépecé, mais le pont-galerie échappa
partiellement au massacre.
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