La vieille ville
est composée de deux enceintes flanquées de
nombreuses tours. A cheval sur la muraille occidentale trône
l'ancien palais vicomtal, transformé en château
royal au XIIIe siècle.
L'enceinte primitive
:
Les éléments
les plus anciens sont visibles au nord. Il s'agit de plusieurs
tours gallo-romaines en U (improprement appelées tours
Wisigothiques) et de leurs courtines que l'on peut avec une
faible marge d'erreur dater de la fin du IIIe siècle.
Elles possèdent une base légèrement talutée
et pleine, parementée en gros blocs de remploi provenant
probablement de monuments antiques détruits à
la hâte pour ériger le rempart. Les niveaux supérieurs
sont en petit appareil irrégulier avec arases de briquettes
rouges, agencement courant dans la construction contemporaine.
Nous retrouvons pareille disposition à Senlis ou Jublains.
Des salles sont aménagées aux niveaux supérieurs
avec de belles fenêtres en plein-cintre avec arcs de
briquettes rouges.
Cette enceinte fut
largement modifiée au cours de la période médiévale
et agrandie au XIIIe siècle pour protéger le
quartier Saint-Michel situé au sud-ouest. On la perça
à l'est d'une belle porte à sas caractéristique
de la fin du XIIIe siècle ou du début du XIVe
siècle, enserrée entre deux tours à éperon
et avec un beau parement à bossage rustique : la porte
Narbonnaise. Nous devons la rapprocher des portes Saint-Jean
à Château-Thierry
et de Jouy à Provins,
toutes deux attribuées à Philippe IV le Bel.
L'enceinte royale
:
Après la concession
définitive de la place de Carcassonne à la monarchie
capétienne (1226), les rois de France entreprirent
de doter la ville d'une seconde enceinte, plus puissante et
mieux adaptée aux contraintes guerrières de
leur temps. On trouve entre les deux lignes de défense
un espace dégagé appelé lices. Les défenseurs
pouvaient aisément y installer de grandes machines
à contrepoids type trébuchet ou mangonneau.
L'enceinte est flanquée d'une quinzaine de tours généralement
ouvertes à la gorge et de plan hémicylindrique.
Les trois portes principales de la ville (Saint-Nazaire, Narbonnaise
et du Bourg) étaient chacune précédées
d'une barbacane.
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Le château
royal :
Appuyé sur
le mur ouest de l'enceinte primitive, il faisait office de
citadelle au sens littéral du terme (forteresse qui
commande une ville). Une grande enceinte rectangulaire de
80 mètres sur 40 mètres est isolée du
reste de la place par un large fossé sec. L'unique
entrée est protégée par deux tours circulaires
très proéminentes et possède un sas à
double herse. Les autres tours flanquent les courtines et
sont percées d'archères à étriers.
L'ensemble était probablement couronné de hourds.
Les restaurateurs du XIXe siècle ont partiellement
restitué ces structures de bois en encorbellement sur
le front est de la forteresse. Nous retrouvons semblable restauration
au donjon de Rouen. Les
plus anciens hourds conservés en France sont visibles
au château de Laval.
Ce château
au plan d'inspiration purement philippienne protège
l'ancien palais vicomtal. Les quelques vestiges encore subsistants
de ce dernier abritent plusieurs remarquables fresques murales,
représentant notamment des combats entre chrétiens
et musulmans. L'ensemble est dominé par la fine silhouette
d'une tour de guet carrée.
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