Le site est mentionné
pour la première fois en 1020 et appartient avec Ausone,
Berga, Aguilar, Peyrepertuse et quelques autres à Bernard
Ier Taillefer, comte de Besalu. Vers 1066, la place semble
inféodée aux vicomtes de Narbonne suite à
un arrangement matrimonial. Avec la mort de Bernard III de
Besalu sans héritier en 1111, les dépendances
de sa maison passent à la famille de Barcelone. Lorsque
le comte de Barcelone Alphonse II ceint en 1162 la couronne
d'Aragon sur son front, les places de Quéribus et Peyrepertuse
plus quelques autres constituent un glacis protecteur en arrière
de Carcassonne, non loin de la frontière nord de ses
immenses états.
Mais dans ces régions
méridionales se développe dès les premières
décennies du XIIe siècle une interprétation
différente du dogme catholique, communément
désignée sous le nom d'hérésie
cathare. L'Eglise romaine voit bien vite dans cette idéologie
une menace susceptible de saper les bases de sa propre doctrine.
Dans la seconde moitié du XIIe siècle, les Cathares
s'organisent, instituent leur propre clergé et défient
ouvertement l'autorité du pape. Le meutre du légat
pontifical Pierre de Castelnau en 1208 met le feu au poudre
et déclenche une violente riposte de la part des chevaliers
du nord emmenés par Simon de Montfort. Durant plus
de dix ans, le Languedoc et les régions périphériques
connaissent les affres d'une guerre atroce et sans merci.
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Les seigneurs occitans
ne sont certes pas tous convertis au catharisme, mais ils
protègent néanmoins pour la plupart les disciples
de cette nouvelle religion. Toutes les places des Corbières
et plus généralement celles des contreforts
pyrénéens se retrouvent donc en première
ligne. Aguilar, Peyrepertuse, Termes, Puylaurens, Quéribus,
Roquefixade, Montségur et tant d'autres, servent d'abri
aux Parfaits et à leurs disciples. Nous ne possédons
malheureusement que fort peu de documentation sur leur rôle
exact durant la Croisade albigeoise.
Il semble que Quéribus face l'objet d'un siège
vain mené par les troupes royales de Louis VIII en
1225-1226. Durant une trentaine d'année, le château
sert de refuge aux derniers Cathares. Il résiste encore
plus de dix ans après le bucher de Montsegur (1244)
et son gardien, Chabert de Barbera, ne se rend aux français
du nord qu'en 1255. Le catharisme a vécu et l'Eglise
de Rome est parvenue à extirper l'hérésie
au prix de dizaines de milliers de vies.
Les places des Corbières
deviennent alors citadelles royales. Quéribus, comme
ses voisines de Peyrepertuse, Puylaurens ou Montsegur, fait
l'objet d'importants réaménagements et est pourvue
d'une garnison. Elle fait partie de la ligne de défense
française face à l'Aragon. Elle le restera jusqu'en
1659, date du rattachement du Roussillon à la couronne
de France.
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