Jacques Cur
naît en 1395 (ou 1400) en pleine guerre de Cent Ans.
Il est le fils dun marchand pelletier de Bourges. Son
mariage en 1418 (ou 1420) avec la petite-fille du maître
de la Monnaie lintroduit à la cour du futur Charles
VII, « le petit roi de Bourges ». Négociant
avisé, il fonde, en 1432, une flotte marchande en Méditerranée
(dont un des ports dattache est Aigues-Mortes)
pour commercer avec lOrient. Le développement
de son « entreprise » va lui apporter richesse
et notoriété. Charles VII en fait son argentier
(intendant chargé de lapprovisionnement / gestionnaire
des sommes affectées aux dépenses de la maison
du roi) en 1438 et lanoblit trois ans plus tard.
En 1443, au faîte
de sa réussite, il fait édifier, dans sa ville
natale une « grantmaison ». Les travaux
sont confiés à Pierre Jobert, Jacquelin Collet
et Guillot Trépan et la supervision à Colin
le Picard, « maître des uvres du roi ».
Lédifice semble terminé, en juillet 1451,
lorsque Jacques Cur est jeté en prison et condamné
(à cause de problèmes financiers et de la rancur
de ses débiteurs). Charles VII lui confisque tous ses
biens, puis restitue, en août 1457, la « grantmaison
» de Bourges à ses héritiers.
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La demeure est vendue
en 1552 à Claude de lAubespine, secrétaire
dÉtat et des finances. Proche du pouvoir royal,
les dAubespine y accueilleront : Charles IX et Catherine
de Médicis en septembre 1562 ; Louis II prince de Condé
-élève au collège des Jésuites-
de 1629 à 1636 ; Louis XIV, son frère le duc
dAnjou et Anne dAutriche en octobre 1651.
En 1682, la municipalité
de Bourges sen porte acquéreur et y installe
lhôtel de ville. En 1820, le palais de justice
remplace ce dernier. Pendant dix ans, laménagement
du tribunal déstructure lintérieur de
lédifice et détruit les décors.
Prosper Mérimée, dès 1840, classe le
palais pour le sauvegarder. A partir de cette date, des travaux
de restauration seront entrepris (1840-1846 : bâtiments
et sculptures ; 1859 : restauration générale
; 1869 : chapelle et galeries ; 1880 : façade ouest
; 1927-1938 : « grande restauration sur bases historiques
sérieuses» ; 1998 : façade est).
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