La forteresse dessine
un étroit trapèze planté sur une éminence
rocheuse, flanqué aux angles de tours cylindriques.
La plus grosse tour, la seule qui soit intégralement
conservée, trône dans l'angle nord et faisait
office de donjon. Elle possède un diamètre de
12 m et à son sommet une jolie couronne de mâchicoulis
moulés à motifs végétaux et trilobés.
Les niveaux intérieurs sont voûtés en
pierre. Des arrachements de courtines se lisent encore sur
sa face est. C'est là, au-dessus de la porte, que se
trouvait suspendue entre ciel et terre la merveilleuse chapelle
construite par Jean de Berry. Il s'agit d'un agencement absolument
unique dans toute l'architecture castrale médiévale.
La tour ouest est
la seule des autres tours qui soit partiellement préservée.
Elle est éventrée sur toute sa hauteur, mais
donne encore une idée assez nette de sa splendeur passée.
Les deux autres tours sont aujourd'hui dérasées.
Leurs bases talutées pleines ont toutefois subsisté
et témoignent nettement des origines philippiennes
de la construction primitive.
Il subsiste quelques
témoignages picturaux de ce que fut Mehun-sur-Yèvre
au temps de sa grandeur. Le plus significatif est sans aucun
doute la célèbre enluminure tirée du
livre d'heures connu sous le nom de Très Riches Heures
du duc de Berry, réalisée par les frères
de Limbourg au début du XVe siècle. Ce chef-d'uvre
du XVe siècle est aujourd'hui conservé au musée
Condé de Chantilly. Une scène représentant
la Tentation du Christ reproduit sans doute assez fidèlement
le château à l'apogée de sa gloire. Les
tours, fines et élégantes, s'élancent
vers le ciel avec leurs toitures en poivrière, leurs
clochetons et leurs pinacles. La chapelle gothique finement
ouvragée et les sommets des tours ressemblent à
de l'authentique dentelle de pierre.
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Il est également
à noter que le château connut encore de légères
modifications à la fin du XVe siècle afin de
l'adapter sommairement aux armes à feu.
Il nous faut ici
à nouveau noter le très beau travail de reconstitution
informatique effectué par Cyrille Castellant.
Il ne faut pas oublier
dans le bourg la présence d'une ancienne porte de ville,
dite Porte de l'Horloge. Il s'agit d'un massif rectangulaire
à deux tours cylindriques fortement proéminentes.
Elle date très probablement du XIIIe siècle
et est percée d'archères à étriers.
Deux arcs surplombent la passage, l'un faisant office d'assommoir,
l'autre de logement pour la herse.
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