Ville importante
fortifiée dès l'époque romaine, Dijon
se situait au carrefour de grands axes routiers qui assurèrent
sa prospérité économique. La première
maison de Bourgogne en fit sa capitale dès le XIe siècle.
La construction de
l'actuel palais débuta sous le règne de Philippe
le Hardi (1363-1404) par l'érection de la tour de Bar,
belle tour résidence typique de la fin du XIVe siècle.
Elle possède des niveaux joliment voûtés
et de nombreuses fenêtres à meneaux. Les descendants
de Philippe, Jean Sans Peur (1404-1419) et Philippe le Bon
(1419-1467) complétèrent l'uvre de leur
ancêtre par l'édification de superbes cuisines
(début du XVe siècle) et celle d'une haute tour
(tour Philippe le Bon) abritant les appartements princiers,
avec une grande salle attenante à ses pieds, dotée
d'une colossale cheminée (milieu XVe siècle).
Les niveaux sont desservis par un incroyable escalier à
vis qui s'achève en un feu d'artifice ornemental.
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A la fin du XVIIe
siècle, on décida de doter le parlement de Bourgogne
siégeant dans les vieux murs, d'un bâtiment plus
digne de son rang (dans le goût de l'époque donc).
Les travaux débutèrent en 1680 pour s'achever
en 1786, à la veille de la Révolution. Nombre
d'architectes se succédèrent sur le chantier,
dont le fameux Jules Hardouin-Mansard (dôme des Invalides,
palais et chapelle de Versailles, le Grand Trianon, les places
Vendôme et des Victoires). Le palais de la fin du Moyen
Age fut donc " enchapé " dans une écorce
classique, avec quelques pièces d'anthologie comme
les escaliers de Bellegarde et Gabriel. Le musée des
beaux arts, l'un des plus anciens de France, fut ouvert en
1787.
A la Révolution,
la dispersion des religieux et la destruction de la chartreuse
de Champmol, nécropole des ducs de Bourgogne, conduisit
au transfert des gisants de Philippe le Hardi et de Jean Sans
Peur vers Saint-Bénigne. Restaurés entre 1819
et 1827, ils furent amenés au musée des beaux
arts et classés monuments historiques en 1862.
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