Le château
est établi sur un long plateau rocheux (150 m x 100
m) dont les défenses naturelles étaient renforcées,
au Moyen Age, par des terrains marécageux situés
au sud et à l'est du plateau.
On y pénètre
par le portail de la barbacane, située au centre du
front ouest. Aujourd'hui très endommagé, il
conserve dans son encadrement deux demi-colonnes, ornées
d'ondes, semblables à celles du châtelet
de Hautefort.
A main gauche se
trouve le pavillon d'entrée, recomposé au XVIe
siècle à partir d'édifices médiévaux.
Il doit sans doute être identifié comme l'ancien
" hostel noble de La Porte ", logis attaché
à l'un des lignages de chevaliers connus depuis le
XIIe siècle à Excideuil. Bien qu'hostel noble,
il conserve ses attributs guerriers : pont-levis (reste les
rainures), tourelles criblées de canonnières
à mousquets, couronne de mâchicoulis. Dans son
prolongement prennent place les communs du château.
La grange, les écuries, étables et autres remises
qui composaient cet ensemble reconstruit au XVIe et au XVIIIe
siècle, ont été relancées sur
des édifices antérieurs dont l'attribution au
Moyen Age ne fait aucun doute. Gilles Séraphin et Christian
Rémy en dénombrent six sur ce flanc sud-ouest
(complétés par quatre autres, sur le flanc oriental).
L'ensemble de ce
front est ceinturé par une ligne extérieure
défensive constituée d'une fausse-braie et d'une
lice. Son premier tronçon (construit vers 1250), percé
de 8 archères à fente droite, s'accroche à
une tour de flanquement semi-circulaire. Le second tronçon
(construit vers 1270), percé de sept archères
dotées d'un croisillon de visée, rejoint la
barbacane.
Le logis du XVIe
siècle, posé sur le flanc oriental du plateau,
a presque totalement disparu à l'exception de son aile
sud qui abritait une chapelle au rez-de-chaussée. Flanquée
d'une tourelle d'escalier coiffée par une calotte de
pierre, celle-ci affiche l'allure d'un véritable bastion
avec ses canonnières ovales. Quatre travées
de croisées et demi-croisées éclairent
la chapelle et les appartements qui la surmontent. Les propriétaires
actuels ont réalisé avec grand soin, à
partir de 1975, d'importants travaux restituant une partie
des volumes du logis.
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Le donjon double
domine la pointe nord-est du site. La tour nord, la plus grêle
des deux, mesure 8,20 m de côté et 27 m de haut.
Elle se compose de quatre niveaux planchéiés
sous voûte sommitale en " arc de cloître
". L'accès à la tour s'effectuait au 1er
étage (à 5,20 m de hauteur). Il est à
noter que le 2ème étage disposait également
d'une porte d'accès. Au 3ème étage, deux
portes, disposées symétriquement dans le milieu
des flancs nord-est et sud-est, donnaient sur deux galeries
de charpentes en encorbellement. Plusieurs trous de boulins
surmontés de corbeaux et d'un larmier attestent de
ce hourdage.
La tour sud, établie
à 8 m environ de la première, est dénommée
" tour anglaise " ou " grosse tour ".
Plus massive (9,60 m de côté), elle conserve
le même schéma de distribution que la tour nord
(accès au 1er étage, galerie de charpentes en
encorbellement, voûte sommitale en " arc de cloître
", escalier intra mural conduisant à la terrasse
sommitale).
L'exacte similitude
des deux tours laisse à penser qu'elles sont contemporaines,
celle du nord ayant une légère antériorité
(le matériau de cette dernière se retrouvant
dans les soubassements de la tour sud).
La " courtine
" reliant ces deux donjons est à l'origine le
pignon ouest de la grande salle du " pavilhon vieux "
cité en 1766. Sa base conserve une porte basse surmontée
d'une porte haute et d'une grande fenêtre à coussiège.
Des trous de boulin ainsi qu'un larmier laissent à
penser que ces ouvertures donnaient sur un large balcon couvert.
Ce bâtiment (approximativement carré, d'un étage
-aula- sur rez-de-chaussée, sous un haut comble à
deux pentes) a fait l'objet d'une surélévation
de près de 8 m. Un élément de charpente
noyé dans le mur témoigne de l'apport d'un étage
de combles supplémentaire.
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