" Miroaltum
Castrum " apparaît dans les textes en 1034. La
place est alors assiégée vainement par l'empereur
germanique Conrad II le Salien (1024-1039). Elle prend bien
vite le nom de ses propriétaires, les sires de Joux.
La lignée directe s'éteint en 1326 et la forteresse
passe par mariage ou vente entre les mains de plusieurs maisons
locales. Au milieu du XVe siècle, le dernier propriétaire
complètement ruiné la brade au duc de Bourgogne
Philippe le Bon. Après l'effondrement de l'état
bourguignon (1477), la place est sans cesse l'objet de querelles
entre les rois de France et les empereurs germaniques. Les
Français s'en emparent en 1480, avant de la céder
aussitôt à Philippe de Hochberg. Prise par les
Suédois en 1639 durant la Guerre de Trente Ans, les
Français s'en accaparent derechef en 1668, puis de
nouveau en 1674 et en obtiennent la propriété
définitive avec toute la Franche-Comté en 1678,
par le traité de Nimègue. Sébastien Vauban
s'emploie alors à en modifier la structure selon les
principes de la fortification bastionnée qu'il a contribués
à populariser. Elle abrite une garnison conséquente
et sert volontiers de prison d'état : Mirabeau, qui
parle d'un " véritable nid de hiboux égayé
par quelques invalides " (1775) et Toussaint Louverture
(1802), éprouvent notamment la solidité de ses
murailles.
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Les Autrichiens s'emparent
de Joux en janvier 1814 et sont suivis par les Suisses un
an plus tard. La place connaît encore le feu des armes
en 1871. Point stratégique vital, Joux est alors intégré
au système Serré de Rivières et doté
d'une cinquième enceinte à partir de 1878. Le
chantier est confié à un certain capitaine Joffre,
âgé de 26 ans. C'est en juin 1940 que la citadelle
vit sa dernière heure de gloire. Sa garnison résiste
héroïquement durant une semaine et n'accepte la
reddition que deux jours après la signature de l'armistice
avec les forces de l'Axe (24 juin).
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