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MAJ le 14/03/2024
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Château de Châteaudun, XIIe, XVIe siècle.


Textes et photos ©

Fondation :
  • Le toponyme laisse entrevoir une existence dès l'époque celtique. Attesté au VIe siècle.
Sous le règne de :
  • Sigebert Ier (561-575) et Chilpéric Ier (561-584)
Grandes dates :
  • VIe siècle : Le roi des Francs Sigebert Ier tente d'implanter un évêché à Châteaudun.
  • VIe siècle : Querelle sanglante entre les habitants de Châteaudun et ceux de Blois et d'Orléans.
  • IXe siècle : Existence d'un comté carolingien de Dunois.
  • Dévastation par les Vikings.
  • XIIe siècle : Thibaut V (mort en 1191) fait construite la grosse tour cylindrique.
  • 1218 : Mort du comte de Blois Thibaut VI. Châteaudun entre les mains de Gautier d'Avesnes.
  • XIIIe siècle : Le comté de Blois et ses dépendances aux Châtillon.
  • 1391 : Louis d'Orléans achète le comté de Blois au denier rejeton de la lignée, Guy II de Châtillon.
  • 1407 : Assassinat de Louis d'Orléans.
  • 1439 : Charles d'Orléans échange avec son demi-frère bâtard, Jean, le comté de Dunois contre celui de Vertus.
  • 1449 : Charles VII octroie à Dunois le comté de Longueville-sur-Scie (Seine-Maritime).
  • 1450 : Début des travaux à Châteaudun.
  • 1451 : Début du chantier de la Sainte-Chapelle.
  • 28 novembre 1468 : Mort de Dunois.
  • 1513 : Mort de François II, petit-fils de Dunois et duc de Longueville.
  • 1694 : Extinction de la lignée des Dunois-Longueville.
  • 1815 : Le château est dévasté par les Prussiens.
  • 1860 : Première campagne de restauration à Châteaudun.
  • 1870 : Seconde dévastation par les Prussiens.
  • 1938 : Acquisition par l'Etat.
  • 1939 : Début de la seconde campagne de restauration.
Principal intérêt :
  • Châteaudun constitue un magnifique ensemble palatial dûment daté de la seconde moitié du XVe siècle et du début du XVIe siècle. Les espaces résidentiels ouest coiffent des sous-sols abritant de vastes cuisines, des geôles et une petite étuve seigneuriale. On lit sur le second escalier de l'aile Longueville les premières influences de la Renaissance importée d'Italie. La vis orientale est antérieure à celle du château de Blois et constitue donc une référence du genre. La fine Sainte-Chapelle possède une fresque et une statuaire remarquables.
Statut :
  • Classé Monument Historique en 1918. Propriété de l'Etat.
Bibliographie :

La présence du toponyme " dun " implique peut-être l'existence d'une forteresse en ce lieu dès l'époque celtique. " Dunum castrum " est mentionné au VIe siècle, dans l'Histoire des Francs de Grégoire de Tours. Le site était sans doute déjà fréquenté durant l'Antiquité, trônant au carrefour de deux voies romaines d'importance (Chartres-Tours et Orléans-Le Mans). Le prélat historien nous apprend la vaine tentative du roi des Francs Sigebert Ier (561-575) d'y implanter un évêché démembré de celui de Chartres. Il nous relate également les péripéties d'un conflit sanglant opposant les habitants de la région à ceux d'Orléans et de Blois.

Siège d'un comté à l'époque carolingienne, Châteaudun subit probablement de plein fouet le choc des invasions scandinaves au cours du IXe siècle. La forteresse est certainement restaurée au Xe siècle par l'omnipotent comte de Blois, Chartres, Provins et Tours, Thibaut Ier le Tricheur (mort en 978). L'historien Richer évoque dans son Histoire de France le " castrum quod Dunum dicitur ", " le château que l'on nomme Dunum ". Au décès sans héritier du comte Thibaut VI (1218), la principauté blésoise passe à sa tante Marguerite, femme de Gautier d'Avesnes, puis à la fille de ce couple, Marie, épouse de Hugues de Châtillon.

Les Chatillon règne sur les lieux jusqu'en 1391, date à laquelle Louis d'Orléans, frère cadet du roi Charles VI (1380-1422), achète le comté de Blois au dernier rejeton de la lignée, Guy II. La famille d'Orléans est cependant vite dévastée par l'adversité : Louis est assassiné par ordre du duc de Bourgogne Jean Sans Peur en 1407 ; son fils aîné, Charles, est fait prisonnier par les Anglais à Azincourt (1415) ; son cadet, Jean d'Angoulême, était déjà détenu comme otage en Angleterre depuis 1412 ; son dernier fils légitime, Philippe de Vertus, décède en 1420. Seul reste libre un bâtard né des amours de Louis d'Orléans et de Marguerite d'Enghien : Jean, dit le Bâtard d'Orléans. Cette homme s'illustre aux côtés de Jeanne d'Arc et se montre un valeureux capitaine. Il participe activement à la victoire définitive sur les armées anglaises.

Ces lauriers remportés au combat lui attirent toutes les grâces. Charles VII reconnaissant en fait un membre à part entière de la maison d'Orléans, et donc à ce titre un prince des Lys. Grand chambellan de France en 1436, comte de Longueville en 1449, il reçoit de son frère Charles d'Orléans le comté de Dunois dès 1439, par échange avec le comté de Vertus. C'est ce nom de Dunois qu'il portera haut pour la postérité. Dès la fin de l'année 1450, Jean lance les travaux à Châteaudun, sans doute par le couvrement de la grosse tour datant de Thibaut V. La construction de la Sainte-Chapelle débute l'année suivante. Le grand logis est lancé en 1459, sous la baguette du maître maçon Nicole Duval. A la mort de Dunois, le chantier est certes bien avancé, mais encore loin de son achèvement. A l'aile occidentale existante, ses successeurs François Ier de Longueville (mort en 1491) et François II (mort en 1513) donnent une aile septentrionale, formant un logis en équerre dominant la vallée du Loir. La chapelle n'obtient le statut convoité de Sainte-Chapelle (établissement directement placé sous l'autorité du pape et détenant une relique de la passion du Christ), qu'en 1491.

La vielle forteresse-palais reste dans la famille de Longueville jusqu'à son extinction en 1694. Elle échoit alors par mariage à la famille de Luynes et y demeure jusqu'en 1938, date de son acquisition par l'Etat. Elle échappe à la tourmente révolutionnaire par miracle, malgré quelques déprédations, et fait l'objet de deux pillages par les Prussiens (1815 et 1870). Le duc de Luynes avait entre les deux épreuves lancé une première campagne de restauration en 1860. Une seconde débute en 1939 sous la direction de l'architecte des Monuments Historiques Jean Trouvelot. Il fait toujours aujourd'hui l'objet de soins attentifs.




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