Dans la seconde moitié
du Xe siècle, Thibault le Tricheur, comte de Chartres,
installe à Nogent l'un de ses fidèles nommé
Rotrou (Rotroldus), afin qu'il surveille les territoires voisins
occupés par les Normands.
Au siècle
suivant (en 1028) l'existence d'un château est attestée
par le texte de fondation de l'abbaye de Saint-Denis : "
inter Yogine flumen et castrum Nogiomi ". Le donjon de
pierre fait l'objet dans la seconde moitié du XIIe
siècle de travaux importants : percement de baies géminées
et construction d'énormes contreforts d'angles (due
à l'écroulement de l'angle nord-est). En 1226,
le Perche est rattaché à la couronne de France.
C'est sans doute le pouvoir royal qui fait édifier,
entre 1226 et 1230, l'enceinte circulaire.
Durant la guerre
de Cent Ans, le Perche est au centre des rivalités
franco-anglaises. Le château tombe une première
fois entre les mains des Anglais en 1359. Par le traité
de Brétigny, signé l'année suivante,
le roi d'Angleterre doit cependant restituer les forteresses
occupées. Charles V en commande la remise en état
de défense. En 1424, Nogent retombe aux mains des Anglais.
Les Français s'en emparent trois ans plus tard. Mais
en 1428, le comte de Salisbury le reprend. Lors de cette attaque,
le donjon est incendié. Les décombres calcinés
y resteront jusqu'en 1895. En 1447, les Anglais quittent définitivement
la région.
|
Au début du
XVIe siècle (1503), Charlotte et Marguerite d'Armagnac,
filles du duc de Nemours, deviennent " dames de Nogent
". C'est à elles que l'on attribue la surélévation
du châtelet d'entrée ainsi que la construction
du logis le prolongeant.
En 1624, Sully devient
propriétaire du château et fait édifier
le pavillon Louis XIII afin d'y loger son régisseur.
En 1843, Oeuillet des Murs se porte acquéreur du château
dans le but de le restaurer. Il vide le donjon de ses décombres,
perce le rez-de-chaussée de plusieurs ouvertures et
bouche " la brèche des Anglais ". Son successeur
en 1905 rétablit les créneaux (fort disgracieux).
Entre 2000 et 2004, le donjon fait l'objet d'une restauration
" forte " qui masquera malheureusement les matériaux
primitifs : petits moellon de silex appareillés en
arêtes de poissons ou en fougères.
|