Né à
la charnière du XIIème au XIIIème siècle,
par la volonté de lévêque dUzès
et de Bernard dAnduze, le Cheylard dAujac est
mentionné en 1211 « bastida nova quae vocatur
Caslar ». Mariage du glaive et de la crosse, il contrôle
lun des principaux axes des communications Nord-Sud
au Moyen Âge, le « val Cizarencha ».
Victime collatérale
de la croisade des Albigeois et de la pénétration
royale dans le midi de la France, en 50 ans son destin bascule.
Entre 1254 et 1308, lHistoire lui enlève route
et pouvoir. Au XIVème siècle, il sera vendu
à des seigneurs locaux, les Cubières.
À loccasion
des Guerres de religion, il retrouve une importance provisoire.
En 1609, il est érigé
en baronnie pour services rendus au roi de France.
Racheté en 1805 par ses métayers, les Rigal,
il restera habité par la même famille jusquà
aujourdhui.
Protégé
par sa petite taille, sauvé par son isolement, à
labri dans loubli, il est le dernier témoin
du Moyen Âge encore debout et en vie dans la Haute Vallée
de la Cèze.
Inscrit depuis 1949
à lInventaire des Monuments Historiques, le château
dAujac a bénéficié de plusieurs
campagnes de restauration de 1998 à 2003 pour sauvegarder
son donjon résidentiel et son hameau castral du Cheylard.
Ces travaux ont été
réalisé avec le concours de lEurope, la
Fondation du Patrimoine, la Région Languedoc-Roussillon,
la Direction Régionale des Affaires Culturelles, le
Parc National des Cévennes, la Direction régionale
de lEnvironnement, le Conseil Général
du Gard, sous la maîtrise douvrage de lArrca
(Association de recherches et restaurations du Cheylard dAujac).
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Château
et dépendances :
Lexistence
dun château et de son village castral sur le même
site est un exemple rare de conservation.
Soit au cours des
siècles en sagrandissant, le village absorbe
le château jusquà disparition. Soit le
château se développe au détriment du village.
Lun a toujours servi de carrière de pierres à
lautre.
Ici, lannexe
du château a été préservé
et le hameau du Cheylard restitue au monument sa dimension
humaine.
Chapelle, colombier, clède, ferme, fontaine, forment
une basse-cour insérée au pied des remparts.
Ces bâtiments, encore actuellement en usage, participent
à la vie dun site où le feu ne sest
jamais éteint.
Un château
pour demain :
Lété
aux visiteurs, lhiver aux chercheurs.
Depuis 20 ans, objet dun programme de valorisation scientifique,
culturelle, économique et touristique, le château
dAujac animé conjointement par une Association
et ses propriétaires, suscite dans le public un intérêt
de plus en plus croissant.
Géographiquement
excentré, il a su préserver son identité
et constitue un réservoir de découvertes pour
les chercheurs de demain.
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