Le poète
Ausone possède une villa dans la région au IVe
siècle de notre ère et les crus sont déjà
particulièrement réputés. Au cours du
VIIIe siècle, un ermite breton nommé Emilion
vient s'installer dans les anfractuosités naturelles
de la falaise, et s'y aménage un habitat troglodytique.
L'endroit devient vite un lieu de culte et un monastère
y est fondé. Sa prospérité est assurée
par les archevêques de Bordeaux au XIIe siècle,
qui y installent un collège de chanoine. Le donjon
dit " du Roi " date peut-être de cette période.
Le 8 juillet 1199,
Jean sans Terre, roi d'Angleterre, duc de Normandie et de
Guyenne, comte d'Anjou depuis la mort de son frère
Richard Cur de Lion, octroie une charte de commune désignée
sous le nom de charte de Falaise. Il ne s'agit peut-être
pas de la première du genre, mais de la plus ancienne
dont nous ayons connaissance. Elle s'inscrit dans une politique
générale du roi Jean à l'égard
de la bourgeoisie communale, tendant à lui conférer
une large autonomie en espérant en retour un soutien
à son fragile pouvoir. La charte atteste par ailleurs
que le bourg possède déjà à cette
époque une enceinte urbaine.
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Le roi de France
Louis VIII le Lion s'empare de la cité en 1224 et décide
de renforcer la citadelle. Le roi d'Angleterre Henri III redevient
maître des lieux en 1237 et complète à
son tour le château. Son successeur Edouard Ier consolide
en 1289 la charte communale en créant la juridiction
de Saint-Emilion.
La ville change sans
cesse de mains durant toute la guerre de Cent Ans, avant de
revenir définitivement aux armées de Charles
VII après la bataille de Castillon, en 1453. Pendant
les guerres de Religion cette fois, Saint-Emilion est successivement
pillée par les catholiques et les protestants.
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