Bien quun seigneur
de Castelnau soit mentionné dès 860, il faut
attendre la fin du XIe siècle pour voir apparaître
dans les textes la mention dune fortification. En 1076,
Hugues de Castelnau réalise des travaux au «
castrum novum Brunichildis ». La place, dépendante
du comté de Toulouse, reçoit en 1159 «
la visite » dHenri II Plantagenêt, venu
mater son baron, Gerbert II.
Vingt-cinq ans plus
tard, le comte de Toulouse transfère au vicomte de
Turenne lhommage
qui lui est dû pour Castelnau. Ce transfert va déclencher
pendant plus dun quart de siècle de grandes tensions
entre les deux seigneurs locaux. Bertrand de Castelnau se
place même, en 1211, sous la protection de Philippe
Auguste. Le conflit cesse en juin 1219, lorsque Maffre II
accepte définitivement ce lien vassalique. Cest
durant cette période que les bâtiments -tour-résidence
dite « de lAuditoire » et donjon- sont bâtis.
Pascale Thibaut les date du XIIIe siècle et Jean Mesqui
de la fin du XIIe pour la tour-résidence et du tout
début du XIIIe pour le donjon.
La richesse apportée
par mariage (1293) et héritage (1350) va permettre
aux barons de Castelnau, au XIVe siècle, dagrandir
leur château. Une charte, signée en 1345 par
Hugues III, fait dailleurs référence au
renforcement de ses défenses. On y construit la tour-porte
et ses logis annexes, le logis (abritant la chapelle) attenant
à lAuditoire. On rajoute un étage au donjon.
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Au siècle
suivant, le système défensif du château
est de nouveau renforcé : construction de la tour dartillerie
dite « militaire », des fausses-braies, des tours
sur la première enceinte -courtine nord- à la
fin du siècle. Un nouveau logis est également
érigé.
Le XVIe siècle
voit une quatrième phase de construction au château
: renforcement de la tour-porte avec rajout dune barbacane
et dune tour supplémentaire (début du
siècle), tour du nord-ouest, première enceinte
avec tours dartillerie et bastions (fin du siècle).
A la fin du XVIe
siècle ou au début XVIIe, Alexandre de Castelnau-Clermont,
baron de 1590 à 1621, transforme Castelnau en une luxueuse
résidence. Balcon dhonneur, escalier à
balustres, portiques à arcades, grandes baies perçant
les murs, vont embellir laustère château.
Durant la Révolution
(décembre 1793), un commissaire de la République
ordonne la démolition du pont-levis, des tours et le
comblement des fossés. En janvier 1851, un incendie
détruit, en grande partie, les logis du château.
Il faudra attendre presque un demi-siècle (1896) pour
que son nouveau propriétaire, le ténor Jean
Mouliérat, tombé sous le charme du site, se
lance dans son sauvetage. Il le lèguera à lEtat
en 1932.
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