Ioliomagus était
à l'époque romaine la cité (civitas,
l'équivalent d'une préfecture moderne) des Andes.
De ce peuple celte vient le nom d'Angers. La ville se dota
d'une enceinte urbaine dans le dernier quart du IIIe siècle,
après les premiers raids germaniques en Gaule. Elle
occupait l'emplacement de l'actuelle forteresse, mais était
toutefois sensiblement plus longue (1200 m environ, contre
650 m pour l'enceinte médiévale. Dès
le milieu du Ive siècle, il existait un siège
épiscopal à Angers. Les pontifes locaux furent
pratiquement les seuls maîtres de la cité jusqu'au
milieu du IXe siècle.
Vers 851, l'évêque
Odon concéda les fortifications au comte d'Anjou Eudes
(alors un simple fonctionnaire en théorie révocable),
en échange d'une résidence située aux
abords de la cathédrale. Les invasions scandinaves,
fréquentes dans la région depuis une dizaine
d'années, sont certainement la cause de cette transaction.
Le comte pouvait ainsi contrôler le cours de la Maine
et assumer pleinement son rôle de chef militaire. A
la fin du IXe siècle, Angers fut confiée à
la garde d'un nommé Ingelger. Son fils, Foulques le
Roux, prendra le titre de comte d'Anjou.
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Le château
d'Angers devint alors le cur de l'une des plus importantes
principautés féodales. Tous les comtes successifs
y apportèrent des modifications et améliorations.
En 1204, Philippe II Auguste parvint à enlever l'Anjou
à Jean Sans Terre et à s'approprier ainsi le
berceau de ses ennemis Plantagenêts. Saint Louis y fit
édifier en dix ans, à partir de 1230, l'énorme
forteresse que nous voyons encore de nos jours.
Plusieurs princes
de la maison de France reçurent l'Anjou en apanage
et notamment Louis I, fils du roi Jean II le Bon (1350-1364).
Lui et ses héritiers transformèrent le château
et l'aménagèrent en somptueuse résidence
dans le goût des XIVe et XVe siècles.
Durant les guerres
de Religion, Henri III donna l'ordre de raser la place afin
qu'elle ne tombe pas entre les mains des protestants. On commença
à découronner les tours, mais les travaux furent
miraculeusement stoppés. On décida alors d'établir
à leurs sommets des terrasses d'artillerie. Transformé
en prison à la Révolution, puis en caserne (1817),
le château est aujourd'hui parfaitement restauré,
mis en valeur et abrite plusieurs tapisseries remarquables.
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