Portus Itius
est mentionnée pour la première fois dans la
Guerre des Gaules de César. Le conquérant
romain " félicite les soldats et ceux qui ont
dirigé l'entreprise, explique ses intentions et ordonne
que tous se concentrent à Portus Itius, d'où
il savait que la traversée était la plus aisée,
et d'où il n'y a que trente milles environ du continent
en Bretagne. " C'est donc là que César
décide de concentrer les troupes qu'il destine à
envahir l'actuelle Angleterre. Cette tentative s'avère
cependant un échec et la conquête de la Bretagne
sera réalisée par Claude quelques décennies
plus tard. Boulogne, alors désignée sous le
nom de Gesoriacum, devient un port essentiel pour le
trafic transmanche. Les empereurs y stationnent une flotte
de combat et aménagent une base navale fortifiée.
Gesoriacum apparaît dans nombre de textes antiques
: Géographie de Strabon, Histoire Naturelle
de Pline, Itinéraire Antonin, Table de Peutinger,
Notitia Provinciarum...
L'histoire de Boulogne
à l'époque mérovingienne, est comme bien
souvent recouverte d'un voile de brume. Seul émerge
un épisode légendaire. Pendant le règne
du roi Dagobert Ier (623-639), la Vierge apparut aux fidèles
réunis dans une chapelle. Elle exhorta ses ouailles
à se rendre au bord de la mer. Ils obéirent
et trouvèrent là une embarcation sans voiles
ni rames, avec à son bord une statue de la Vierge en
bois. Cela fut à l'origine d'un pèlerinage et
de bien des dévotions.
C'est encore le costume
de porte de l'Angleterre et de verrou entre la Manche et la
mer du Nord, que l'on retrouve mentionné dans les Annales
Royales au temps de Charlemagne. En 810-811, afin d'éviter
que les premiers Vikings ne s'infiltrent le long des côtes
atlantiques, l'empereur installe à Boulogne une flotte
et fait restaurer un ancien phare. L'évêque de
Thérouanne semble avoir régulièrement
trouvé refuge entre ses murailles aux IXe et Xe siècles.
|
Le comté de
Boulogne est fondé vers le milieu du IXe siècle
et devient le berceau d'une très puissante dynastie.
Eustache II, dit aux Grenons (moustaches), participe à
la conquête de l'Angleterre aux côtés du
duc de Normandie Guillaume le Conquérant. Il figure
notamment dans la liste des combattants à Hastings
(14/10/1066). Il est le père du célèbre
Godefroi de Bouillon, héros de la première croisade,
et de Beaudouin de Boulogne, roi de Jérusalem de 1100
à 1118. Boulogne passe ensuite par mariages successifs
aux mains des familles de Blois, de Dammartin, d'Auvergne
Le comte de Boulogne Renaud de Dammartin combat contre Philippe
Auguste à la bataille de Bouvines et est vaincu. Sa
fille, Mathilde, épouse Philippe Hurepel, fils de son
vainqueur.
Toujours dans son
rôle de porte entre l'Angleterre et la France, Boulogne
est le théâtre du mariage désastreux entre
Isabelle de France (fille du roi Philippe le Bel) et le roi
d'Angleterre Edouard II (1307-1327). La ville est souvent
menacée pendant la guerre de Cent ans, mais aussi au
XVIe siècle. Elle est notamment le rempart face à
Calais, aux mains des Anglais depuis 1347. Les Britanniques
s'en emparent en 1544 et Henri II (1547-1559) doit la racheter
pour 400 000 écus d'or en 1550. C'est à Boulogne
encore, marchant dans les trace de César, que Bonaparte
réunit l'armée d'invasion qu'il prépare
pour attaquer l'Angleterre en 1803. Le célèbre
Camp de Boulogne est une véritable ruche où
s'affairent les militaires de la Grande Armée. La défaite
navale de Trafalgar (21 octobre 1805) vient condamner les
ambitions de Napoléon Ier. Les Français tournent
alors leurs armes vers l'Autriche et remportent la bataille
d'Austerlitz.
|