Le Guibarden a connu
une histoire longue et particulièrement mouvementée.
Il y existait peut-être un retranchement fortifié
dès l'Antiquité. Quelques traces archéologiques
semblent indiquer la présence d'un castrum à
l'époque franque. Le nom " Burgberg " (Montagne
du Château) apparaît en 974 dans une charte de
donation à l'abbaye d'Altorf et nombre d'historiographes
l'ont rapproché du site de Guirbaden. Rien ne vient
cependant corroborer ou infirmer ce lien.
C'est en 1137 que
" Girbadum " est explicitement mentionné.
Il semble alors appartenir au comte d'Alsace, Hugues d'Eguisheim.
L'empereur Frédéric Barberousse (1152-1192)
l'assiège et le dévaste en 1162. En 1197 est
cité un " miles Conradus de Gurebaden " (chevalier
Conrad de Guibarden), dépendant des comtes d'Eguisheim.
Le château
passe à la charnière des XIIe et XIIIe siècles
aux mains des Hohenstaufen. Frédéric II y lance
après 1219 la construction d'une nouvelle forteresse
(" novum castrum ") dotée d'un confortable
ensemble palatial. Mais son fils Henri le cède au diocèse
de Strasbourg dès 1226. Les derniers héritiers
des Eguisheim renoncent également à leurs droits
sur les lieux et les évêques en confient la garde
à différents chevaliers.
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Le château
est assiégé en 1444 par les Armagnacs, puis
en 1472 par l'évêque de Strasbourg lui-même,
afin de faire rentrer dans le rang un gardien indélicat.
Jacques de Hohenstein avait en effet reçu une importante
somme d'argent pour livrer la place aux hommes du duc de Bourgogne,
Charles le Téméraire. A la mort de ce dernier
(1477), l'évêque confère Guirbaden en
fief à la grande lignée des Rathsamhausen.
La forteresse subit
plusieurs sièges et pillages durant la sinistre guerre
de Trente Ans (1618-1648), est pillée par les Lorrains
(1652) et rasée par les Français (1657).
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