Historique :
Lorsque Frédéric
II de Hohenstaufen devient empereur du Saint Empire romain
germanique, en 1220, il s'est déjà assuré
du contrôle de l'Alsace en y faisant construire plusieurs
châteaux, dont le Pflixbourg. Sa première mention
apparaît dans une charte datée du 17 mai 1220,
confirmant une donation faite en faveur de son ministériel
Frédéric de Schauenburg.
Pendant l'Interrègne
(période entre 1253 et 1273 où le trône
impérial fut vacant - lutte de la Papauté contre
la dynastie Hohenstaufen), les évêques de Strasbourg
s'en emparent. Mais en 1276, c'est de nouveau un ministériel
d'Empire qui y réside (Conrad Werner III de Hattstatt).
On y retrouvera cette famille en 1297 et 1333.
En 1330, le Pflixbourg
est engagé (donné en garantie) par l'empereur
Louis de Bavière au roi Jean de Bohême. L'empereur
Sigismond d'Autriche en fera de même, en 1433, au profit
de son vice-chancelier Caspar Schlick. L'année suivante
le chancelier le vend à Smasmann de Ribeaupierre. Les
Hattstatt, adversaires des Ribeaupierre, émettent de
vigoureuses protestations rappelant leurs droits sur le Pflixbourg
(notamment, le droit de préemption sur le rachat de
l'engagère). Vers 1446, les Ribeaupierre, lançant
une expédition contre le château, le détruisent.
Le Pflixbourg ne sera plus relevé.
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Description :
Le château,
bâti sur une butte rectangulaire (80 m x 45 m), se présente
sous la forme d'une enceinte hexagonale (aux angles arrondis
à l'exception de celui placé au nord-est) ceinturée
par un fossé et commandée par un massif donjon
circulaire.
Son système
d'entrée (à l'ouest) est inhabituel et unique
en Alsace. La porte, totalement disparue, est placée
à l'extrémité d'un " couloir "
(longueur : 12 m, largeur : 4,50 m) délimité
par des courtines rentrantes. Elle est défendue par
deux archères.
La défense
du site est renforcée par une rangée d'archères
(double sur le côté nord) et d'un chemin de ronde
ininterrompu.
Le donjon cylindrique
(23 m de haut) est, avec celui de Kaysersberg, l'un des premiers
de ce type en Alsace. L'impression de puissance est accentuée
par un soubassement massif, s'élevant jusqu'au premier
tiers de sa hauteur. Sa porte d'entrée en arc en brisé,
placée à l'étage (à environ 9
m), domine le couloir d'accès de l'enceinte. Du côté
opposé, le donjon est muni d'une archère, complément
de la défense du fossé oriental.
Les logis prennent
appui contre l'enceinte à l'ouest et au nord du site
(écuries et dépendances). L'enceinte ouest conserve
une série de baies géminées qui éclairaient
l'étage résidentiel (les meneaux ont malheureusement
disparu).
Afin d'assurer le ravitaillement en eau de la garnison, une
citerne souterraine a été taillée dans
le roc, près du donjon. Elle mesure 5 m sur 7 m et
sa voûte sous berceau s'élève à
5 m.
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