L'histoire du Coudray-Salbart
est relativement cométaire au regard du dense passé
de certaines forteresses. Fondé par les seigneurs de
Parthenay sur le cours de la Sèvre Niortaise dans le
premier quart du XIIIe siècle, le château fut
très probablement largement bâti grâce
aux subsides baillés par les souverains anglais à
leurs alliés poitevins. La similitude avec d'autres
édifices directement imputables aux Plantagenêts
(Loches, Domfront, Château-Gaillard, Chinon, Gisors)
laisse également entrevoir une assistance technique.
Le Coudray-Salbart perdit son intérêt stratégique
peu après le rattachement définitif du Poitou
à la couronne de France (1228). Il devint dès
lors une place mineure. A cela nous devons certainement l'état
remarquable de conservation de son enceinte haute. Cette dernière
résulte de deux campagnes de construction successives
: un premier château de dimensions réduites fut
rapidement agrandi. Ses tours et courtines furent surélevées.
L'enceinte haute
était autrefois précédée d'une
basse-cour aujourd'hui pratiquement disparue, comprenant notamment
une chapelle et des communs. Le château dans son état
actuel dessine un quadrilatère légèrement
trapézoïdal de 55 mètres sur 35, cerné
de fossés secs. Il est flanqué de six tours
: quatre aux angles et une au milieu des faces est et ouest.
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Elles sont toutes
cylindriques, à l'exception de la Grosse Tour et de
la Tour Double, plantées aux angles du côté
de l'attaque, et qui ont un plan en amande. L'usage du bec
ou éperon est fréquent dans la sphère
d'influence des Plantagenêts à la charnière
des XIIe et XIIIe siècles. On le retrouve notamment
à Loches, au donjon du Château-Gaillard ou encore
à celui d'Issoudun (Indre). La Grosse Tour fait office
de donjon et abritait certainement une partie du logis seigneurial.
La Tour Double fut érigée en deux temps bien
distincts : une tour en amande fut d'abord élevée
peu après 1200 et enserrée ensuite dans un massif
corset de pierre également en forme d'amande. Les tours
dominent fortement les courtines et scandent le chemin de
ronde. Ces courtines sont dotées d'un ingénieux
circuit intérieur de gaines desservant de nombreux
postes de tir. Le même dispositif fut adopté
avant 1204 au château de Domfront. On remarque quantité
de belles archères à croisillon (cruciformes)
et étrier.
On pénétrait
dans la place au moyen d'un pont-levis à treuil logé
dans la Tour du Portal, trônant au milieu de la courtine
ouest. Au centre se dressait le logis seigneurial. Une poterne
percée à l'est permettait d'accéder aux
fossés.
Il est à noter
qu'un texte administratif daté de 1460 nommé
Prisée, décrit avec force détail l'état
de la forteresse au XVe siècles.
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