Le castrum de Rougiers
se compose dun château, de forme triangulaire,
et dun village fortifié (composé de neuf
îlots dhabitations) logé sous la pointe
nord du triangle et sur le flanc nord-est de la crête.
Deux remparts au
sud -face à lattaque- barrent le plateau. Du
premier, il ne reste que les premières assises. Le
second, long de 160 m environ, est flanqué de quatre
tours espacées chacune de 10 mètres environ.
Dest en ouest, se dressent une tour ronde, une tour
carrée insérée dans le décrochement
du mur denceinte, une tour semi-circulaire ouverte à
la gorge (haute de 10 m environ) et une tour à éperon
protégeant lentrée du château.
La courtine reliant
les deux tours orientales protège le donjon carré
(7,50 m de côté) bâti à 3 m seulement
du mur denceinte. Sa salle basse conserve la porte dentrée
et quatre archères. La fouille de cette pièce
a révélé la présence de deux silos
et de trois foyers dépoques différentes
(fin XIIe, moitié du XIIIe et début du XIVe
s). Le donjon sélève aujourdhui
sur deux étages (trace de corbeaux et retrait de maçonnerie
à 4 et 8 m). Face au donjon, au nord, se trouvent les
restes du logis seigneurial et une citerne. Le bâtiment,
en forme de L, se développait sur deux niveaux ; le
« rez-de-chaussée » étant partiellement
encastré dans le rocher. Au sud-est du donjon, lespace
défensif a fait place, dans la première moitié
du XIVe s, à une cuisine (présence dune
cheminée murale et dun « fourneau »).
|
Sur le côté
ouest de lenceinte, se dresse la tour à éperon
qui contrôlait les voies daccès au château.
Son niveau supérieur était dédié
à la défense, comme en témoignent les
quatre archères perçant les trois faces restantes.
Son niveau médian, englobait la chapelle (sans doute
paroissiale) qui « enjambait » lentrée
du château. Comme pour les Tours
de Merle, nul nétait sensé passer
sous la chapelle une arme à la main. La déclivité
du rocher, à lextrême ouest, a été
« comblée » par la construction, à
côté du passage vouté, dune salle
basse (utilisée tout au long de la vie du castrum -
de la fin du XIIe s au XVe s).
Lespace occidental
était réservé à la basse-cour,
qui aujourdhui est occupée par la chapelle Saint-Jean-de-Solferino,
bâtie en 1860.
|