Historique :
Un premier seigneur
de Tiffauges, Gaufridus de Tefalgia, apparaît dans un
acte daté du 7 décembre 1099 concernant la dédicace
de l'église Saint-Nicolas à Chaize-le-Comte.
Ce nommé Geoffroy semble appartenir à la maison
des vicomtes de Thouars, omnipotents dans la région.
La forteresse de
Tiffauges reste aux Thouars jusqu'en 1420, date à laquelle
l'ultime héritière du lignage, Catherine de
Thouars, épouse Gilles de Laval, sire de Rais. Ce prince
extrêmement puissant donne le meilleur de lui-même
dans la lutte contre les Anglais, s'illustre aux côtés
de Jeanne d'Arc dont il est l'un des premiers compagnons.
En récompense de ses services, Charles VII lui confère
le titre de Maréchal de France. Gilles de Rais a alors
atteint l'apogée de sa gloire.
Mais Gilles se montre
particulièrement dispendieux et a tôt fait de
se retrouver dans une situation financière inextricable.
Ruiné, il commence par hypothéquer ses biens
fonciers et se retire dans ses châteaux de Machecoul
(Loire-Atlantique), Champtocé (Maine-et-Loire), Pouzauges
(Vendée) et Tiffauges. Là, il s'adonne à
l'alchimie et tente de pactiser avec le diable. Dans le cadre
de ces activités sulfureuses, il sacrifie " cent
quarante enfants, ou plus, filles et garçons, de traîtreuse,
cruelle et inhumaine façon. " Arrêté
à Machecoul sur ordre du duc de Bretagne le 15 septembre
1440, il est vite jugé pour ses crimes à Nantes,
et exécuté le 26 octobre 1440. La tradition
populaire a assimilé ce personnage hors norme au célèbre
Barbe Bleue du conte de Perrault.
Après la mort
de Gilles, Catherine de Thouars épouse Jean de Vendôme,
vidame (officier chargé de l'administration de biens
séculiers de l'Eglise) de Chartres. La place reste
dans ce lignage jusqu'en 1596. Richelieu, pour le compte de
Louis XIII, ordonne son démantèlement en 1626.
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Description, le château
:
L'enceinte ovale
renforcée de nombreuses tours cylindriques et hémicylindriques,
enserre un vaste promontoire rocheux toisant la vallée
de la Sèvre Nantaise et de l'un de ses affluents, la
Crume. Une motte, aujourd'hui disparue, constituait le château
originel. Du côté de l'attaque trône un
beau donjon quadrangulaire à contreforts hémicylindriques,
daté du XIIe siècle. Le cousinage avec le donjon
proche de Pouzauges est patent. Il contrôle l'accès
principal à la place, ménagé dans une
tour-porte. L'ensemble fut complété d'une assez
vaste barbacane et d'une chemise pour le donjon, sans doute
au XVe siècle.
Dans la cour se dressait
autrefois une chapelle, aujourd'hui détruite, dont
seule subsiste une étroite crypte de la fin du XIe
siècle ou du début du XIIe siècle. La
partie la mieux préservée du site est le massif
nord, composé de la tour ronde et de la tour du Vidame
reliées par une courtine. Très massive, la tour
du Vidame possède une belle couronne de mâchicoulis
provençaux (fines consoles allongées).
Conservatoire
des machines de guerre :
Reconstitutions d'engins
de siège médiévaux par la société
Armédiéval, à l'initiative de M. Renaux
Beffeyte. Des démonstrations de tir sont effectuées.
On notera la présence d'un grand trébuchet,
d'un beffroi, d'un couillard et d'un mangonneau, entre autres.
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