Le donjon de Château-Chervix
a été édifié par le vicomte de
Limoges sur les terres de l'abbaye de Saint-Martial. Une mention,
dont l'authenticité n'est pas établie, prétend
qu'il existait un château dès le milieu du Xe
siècle. A la fin du XIe siècle, la paroisse
" Saint-Silvain du château " est attestée
dans le patrimoine de l'abbaye (première mention authentique).
Près de cent cinquante ans plus tard, une bulle pontificale
d'Innocent IV désigne Saint-Silvain comme église
de Château-Chervix. Le château apparaît
dans les comptes-rendus de divers hommages prêtés
par les vicomtes de Limoges aux abbés de Saint Martial,
suzerains des lieux :
- Dans le dernier quart du XIIe
siècle (v. 1174 ?) : Adémar V à l'abbé
Isembert pour la tour maîtresse.
- En 1287 : Arthur de Bretagne
pour la tour, ou fort et motte.
- En 1307 : Jean à l'abbé
Gaillard pour le château.
- En 1363 : Charles de Bretagne
pour le château.
Durant la guerre
de Cent Ans, la place est prise par les Anglais en 1356. Ils
l'enlèvent de nouveau en 1380 et s'y installent une
année durant.
A la fin des hostilités,
Château-Chervix passe entre différentes mains
: au capitaine de la place en 1452 ; aux Coignac (ou Cognac)
de Saint-Jean-Ligoure en 1487 ; à Jean Hugon (juge)
en 1541 ; à François de Pérusse -comte
des Cars- en 1598 ; à la famille Joussineau de Tourdonnet
en 1660.
|
Suite à l'arrestation
de son beau-père accusé de falsifier des monnaies
royales, François de Coignac incendie le château
le 6 octobre 1553. Il a au préalable fait tuer les
membres de sa famille et tous les habitants du bourg. Une
légende raconte qu'avec l'aide d'un prêtre nommé
Bernardiéra, François tentait de transformer
les métaux vils en or. Les deux complices, effrayés
à l'idée de voir leurs affaires découvertes,
décidèrent en commun d'effacer toute trace de
leurs méfaits. Bernardiéra fut exécuté
pour ses crimes à Limoges et François de Coignac,
appréhendé l'année suivante en Suisse,
subit le même sort.
Pendant les guerres
de Religions, en 1586, les protestants occupent temporairement
le château. Epargné à la Révolution,
le site est protégé en 1945. A la fin des années
50, la restauration des arases est réalisée.
Une campagne de travaux est lancée en 1999 pour stabiliser
le sommet de la tour. Elle s'achève en 2003.
|