Historique :
C'est dans le cartulaire
du prieuré d'Aureil, à la fin du XIIe siècle
(vers 1190), qu'apparaît la première mention
d'un membre de la famille d'Eschizadour : Imbert d'Eschizadour
concède une rente annuelle de deux sous à l'institution
religieuse.
On est tenté
de dater la tour de cette époque, car cette fin de
siècle coïncide avec une phase de mutation dans
l'habitat fortifié du Limousin. Depuis deux siècles
en effet, cet habitat s'était organisé autour
d'un castrum qui concentrait en ses murs, à côté
de la résidence seigneuriale, les hôtels des
chevaliers - milites castri - à la solde du seigneur.
Puis, à la fin du XIIe siècle, ces chevaliers
se sont "émancipés" et ont délaissé
leurs hôtels situés dans l'enceinte du castrum
pour s'établir dans des résidences périphériques
(appelées repaires ou maisons-fortes).
Une famille de chevaliers
dépendante de la châtellenie de Châteauneuf
aurait donc quitté le castrum primitif dans la seconde
moitié du XIIe siècle, (celui-ci, en ruine,
sera vendue le 17 mars 1669 par Léonard d'Eschizadour)
pour s'établir à Eschizadour et en prendre le
nom. Cette terre devait appartenir à l'évêque
de Limoges, car Imbert d'Eschizadour, en juin 1290, lui rend
hommage pour cette possession.
La seigneurie d'Eschizadour,
au cours du XIVe siècle, est transmise à la
famille de La Roche, puis à Boson de Mesclajoc à
l'occasion de son mariage avec Antoinette de la Roche (1370).
Ses petits-enfants, Jean et Pierre de Mesclajoc, sont cités
comme co-seigneurs d'Eschizadour dans un acte en date du 1er
septembre 1442. Jean fera faire diverses réparations
à la tour suivant un contrat qu'il passera avec un
charpentier, le 13 octobre 1449. Cette famille abandonnera
son patronyme au début du XVIe siècle pour ne
plus conserver que celui d'Eschizadour
Aux siècles suivants, le repaire est toujours occupé
comme en témoignent, le 15 novembre 1582, le testament
de Pierre d'Eschizadour rédigé au château.
Son successeur Florent d'Eschizadour y décède
le 16 juin 1753.
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Description :
Il ne reste du repaire
d'Eschizadour (à l'origine : tour, logis, enclos, fossé)
que le donjon rectangulaire (6,70 m x 7,60 m) à contreforts
plats (deux sur chaque face), haut de 20 m (25 avec son ancienne
toiture pentue). Il est assemblé en appareil irrégulier
(moellons de schiste et de granit) identique en tous points.
Cela lui donne une grande homogénéité
qui laisse supposer qu'il n'a pas subi d'importants dommages
lors des différentes guerres (guerre de Cent Ans et
guerres de Religion). On y accède par deux portes rectangulaires
au 1er étage (à 4,50 m du sol) situées
sur les faces nord et ouest. La porte au rez-de-chaussée,
sur la face ouest, est de percement récent. L'étage
habitable est éclairé, sur sa face ouest, par
une baie géminée dont la colonne centrale a
disparu, et sur sa face nord par une petite baie plein cintre.
Au sud une latrine, bâtie comme une bretèche,
est accolée au contrefort. La tour est démunie
d'escalier maçonné et de cheminée.
Le sommet était
couvert, jusqu'en 1955, d'un toit à quatre pans remplacé
par une dalle en béton formant terrasse.
Non loin du donjon
existe une motte appelée Château-Sarrazin. Vers
1870, elle mesurait 8,50 m de haut et 84 m de diamètre.
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