La forteresse dessine
un vaste carré de 70 m de côté, cerné
de larges et profonds fossés secs. La contrescarpe
est soigneusement parementée en grès. Trois
des angles sont occupés par des tours cylindriques,
autrefois à deux niveaux. Des tours hémicylindriques
coupent les courtines nord, est et ouest. Les six tours de
flanquement ont un diamètre de 9 m et sont percés
d'archères (adaptées à l'usage des armes
à feu au XVe siècle par percement d'un trou
rond en leur centre) permettant la défense des abords
de la place et la protection des courtines. Les bases des
tours et des courtines sont nettement talutées. Les
courtines possédaient, selon toute vraisemblance, un
parapet crénelé et les tours étaient
certainement hourdées. Le front sud est rompu par une
porte enserrée entre deux cylindres, selon le schéma
classique de l'architecture philippienne. Le passage est installé
sous une porte en tiers-point. Il était barré
par un couple herse-vantaux, défendu par des archères
latérales et un assommoir.
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Dans l'angle Nord,
occupant l'emplacement d'une simple tour de flanquement, s'élève
la grosse tour circulaire. D'un diamètre de 13,60 m,
ses murs atteignent 3,80 mètres d'épaisseur.
Elle est isolée du reste du bâtiment par son
fossé propre et possède deux accès en
rez-de-chaussée, l'un tourné vers le cur
de la forteresse, l'autre vers la campagne. Ce dernier constituait
primitivement la seconde issue du château. Les deux
portes étaient desservies par des ponts levants. Les
tabliers venaient s'encastrer dans les encadrements maçonnés
prévus à cet effet. La salle du rez-de-chaussée
est dotée d'un puits et d'une belle cheminée
avec four à pain. Elle est voûtée en ogive
à six nervures. Un escalier rampant emmène vers
le premier niveau. La salle est également pourvue d'une
cheminée et d'une voûte à six nervures.
Un escalier à vis emmène vers l'étage
supérieur, probablement sous combles avec hourdage
à l'origine. Il y a dans l'escalier un décrochement
qui emmenait autrefois vers une petite bretèche en
bois faisant office de latrines.
Il ne subsiste presque
plus rien des logis du XIIIe siècle. Ils étaient
adossés aux courtines nord, ouest et sud, dégageant
ainsi la cour pour faciliter les communications internes et
permettre l'installation de machines de guerre. Le châtelet
a été aménagé en logis néogothique
au XIXe siècle. Il abrite aujourd'hui un riche et passionnant
musée d'histoire locale.
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