La ville fortifiée
d'Etampes était dès le XIe siècle l'un
des points les plus importants du petit domaine royal directement
soumis à l'autorité des Capétiens. Au
milieu du XIIe siècle, le roi Louis VII (1137-1180)
décida de s'assurer de cette position en construisant
à l'extérieur de la cité un ensemble
castral, dont le donjon est le seul élément
subsistant. Il fut renforcé par son fils Philippe II
Auguste (1180-1223), un peu dans l'esprit de l'enceinte édifiée
par ce même monarque autour du donjon quadrangulaire
de Caen. Ces aménagements aujourd'hui disparus, sont
visibles sur une gravure de Claude Châtillon datée
de 1610. La ville et la citadelle furent prises en 1411 par
le duc de Bourgogne Jean Sans Peur. En 1465, la Ligue du Bien
Public tenta d'y intercepter Louis XI (1461-1483) et tint
la place durant quelques jours. Saccagée à deux
reprises par les Huguenots, en 1562 et 1567, Etampes fut finalement
démantelée sur ordre du roi Henri IV. Seul le
donjon échappa à la destruction.
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La " Tour Guinette
" est conservée sur 27 mètres de hauteur.
Son plan est quadrilobé, c'est-à-dire qu'il
est composé de quatre cylindres accolés. L'espace
intérieur était verticalement divisé
en trois volumes planchéiés, avec pilier central
au rez-de-chaussée et au premier et trois arcs diaphragmes
au second. Le premier niveau reçut une voûte
d'ogive sans doute à l'occasion des remaniements opérés
par Philippe Auguste.
On pénétrait
dans la tour par une porte située à cinq mètres
de hauteur. Elle desservait le rez-de-chaussée et le
premier niveau où l'on trouvait la grande salle. Les
escaliers étaient percés dans l'épaisseur
des maçonneries. Un puits dont le fût atteignait
le premier étage alimentait les occupants en eau. Des
baies éclairaient l'espace résidentiel.
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