Etymologie :
Le terme « diocèse
» dérive du latin « dicesis »
de même signification, emprunté au grec «
dioikêsis » (gouvernement, administration). En
langue moderne, le diocèse est la circonscription placée
sous la juridiction dun évêque. «
Evêque » provient du latin « episcopus »,
formé à partir du grec « episkopos »
(surveillant, gardien). Il est attesté en français
dès le Xe siècle dans la « Vie de saint
Léger », lun des plus anciens textes connus
dans notre langue : « Didun, l'ebisque de Peitieus »
(Didon, lévêque de Poitiers). Lévêque
est donc au sens premier le gardien de la communauté
de croyants placée sous son autorité dans un
diocèse. Il détient la plénitude du sacerdoce
et exerce ses fonctions épiscopales dans une cathédrale
(du latin « cathedralis », dérivé
de « cathedra » signifiant « chaire »,
« siège »).
Naissance des évêchés
:
La christianisation de la
Gaule, à partir des IIe-IIIe siècles après
J.-C., s'effectua progressivement en se concentrant principalement
dans les grandes agglomérations romaines. Autour de
pasteurs sans doute charismatiques (les premiers évêques,
attestés à Lyon ou Autun dès le IIe siècle,
à Paris, Rouen ou Tours au IIIe siècle), les
fidèles de la nouvelle religion célébrèrent
leur culte secrètement dans des lieux cachés
(pleine nature, grottes, catacombes) pour échapper
aux persécutions.
Avec l'édit de Constantin
(Milan, 313) instaurant la liberté de culte dans l'Empire,
les chrétiens purent sortirent de l'ombre et afficher
leur croyance au grand jour. Très vite les évêques
devinrent des personnages importants de la vie des cités
et l'Eglise naissante calqua son fonctionnement interne sur
les divisions administratives romaines. Lorsque l'Empire s'effondra,
après une longue agonie tout au long du Ve siècle,
les évêques apparurent comme les ultimes héritiers
de l'ordre disparu et commencèrent à jouer un
rôle politique et économique considérable.
L'arrivée des Francs et la conversion de Clovis au
catholicisme romain (vers 496) acheva de les établir
comme des personnages de premier ordre.
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Les cathédrales
primitives :
Pour pouvoir accueillir
la foule sans cesse croissante des fidèles, et pour
mieux rendre hommage au Dieu vénéré,
il fallut bâtir nombre de grands vaisseaux en pierre.
On a retrouvé les traces archéologiques de ces
constructions dans les sous-sols de plusieurs de nos villes,
sous ou à proximité des cathédrales existantes
actuellement, comme à Paris sous le parvis de Notre-Dame.
Les cuves baptismales
étaient généralement placées dans
des bâtiments extérieurs situés à
proximité et appelés baptistères, comme
à Fréjus, Marseille
ou Poitiers. Le sacrement
du baptême par immersion nécessitait la présence
d'une cuve baptismale. Ceci explique pourquoi les chrétiens
établirent le plus souvent leurs sanctuaires sur d'anciens
établissements thermaux gallo-romains.
On devait également
avoir dans le voisinage la résidence de l'évêque
et les autres constructions dévolues au reste du clergé
et à l'administration ecclésiale.
Beaucoup de cathédrales
mérovingiennes subsistaient encore à l'époque
carolingienne. Certains édifices cependant, jugés
trop vétustes ou trop étroits, indignes de la
grandeur de tel ou tel prélat, ou simplement endommagés
par le temps, furent alors remplacés. A Reims par exemple,
la cathédrale primitive dédiée à
Notre-Dame, témoin du baptême de Clovis et construite
vers 400, connut une remplaçante sous l'épiscopat
d'Hincmar (845-882).
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