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MAJ le 14/03/2024
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Cathédrale
et palais archiépiscopal de Narbonne, Xe, XVe siècles.
Textes et photos ©
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Plan de la cathédrale par Viollet
le Duc. Seules les parties en noir ont été réalisées.
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Cathédrale
Saints-Just-et-Pasteur :
La paternité
des plans originels de l'édifice actuel est relativement
contestée, mais il est en revanche avéré
qu'un certain Jean Deschamps se vit confier la maîtrise
d'uvre de l'ouvrage en 1286. D'autres maîtres
se succédèrent jusqu'au milieu du XIVe siècle.
La cathédrale est construite au nord du cloître
(XVe-XVIe siècle). Ce dernier s'élève
à l'emplacement de l'église carolingienne, dont
seul subsiste le clocher à l'Orient.
Si l'on en juge par
les dimensions de ce qui a été réalisé
et correspond simplement au chur (60 m de longueur,
40 m de largeur, hauteur sous voûtes 41 m), les architectes
avaient eu pour la cathédrale Saint-Just des ambitions
démesurées. L'abside est cernée d'un
déambulatoire avec chapelles rayonnantes. On remarque
trois niveaux d'élévation : grandes arcades,
triforium, fenêtres hautes. En 1981 a été
découvert dissimulé dans le mur nord de la chapelle
axiale, un haut-relief représentant la Rédemption.
A l'extérieur,
on admire notamment l'équilibre du chevet édifié
dans le style rayonnant, avec sa forêt de contreforts
et ses hautes fenêtres à lancettes. La façade
occidentale est cernée de deux robustes tours formant
clocher. La cour Saint-Eutrope s'ouvre inachevée à
la croisée du transept. Les travaux reprirent temporairement
de ce côté au XVIIIe siècle.
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Le palais archiépiscopal
:
Pour nous présenter
ce monument majeur de l'architecture palatiale médiévale,
nous avons choisi d'emprunter partiellement la description
faite par Eugène Violet le Duc dans Dictionnaire raisonné
d'architecture médiévale :
" Ce mélange
d'architecture militaire, religieuse et civile, fait donc
du palais archiépiscopal de Narbonne un édifice
des plus intéressants à connaître. Disons
d'abord qu'il ne faut pas chercher là des influences
de l'art italien du XIVe siècle; cet édifice
est bien français, et plutôt français
septentrional que languedocien. Ses combles étaient
aigus, ainsi que le prouvent plusieurs des pignons existants;
la construction des voûtes, les sections des piles,
le cloître et ses détails, la forme des fenêtres,
les dispositions défensives, et jusqu'à l'appareil,
appartiennent à l'architecture du domaine royal; et
le palais archiépiscopal de Narbonne est d'autant plus
curieux à étudier, qu'il dut servir de point
de départ pour construire le palais des papes à
Avignon, dont nous nous occuperons tout à l'heure.
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Le palais archiépiscopal d'après
Viollet-le-Duc.
Voici (fig. 11) le
plan du palais des archevêques de Narbonne, à
rez-de-chaussée. En A, est la cathédrale, commencée,
comme nous l'avons dit, en 1272, sur un plan français.
Une place fort ancienne, et qui, très vraisemblablement,
occupe l'emplacement du forum de la ville romaine, est en
B. Les fondations du capitole antique commandèrent
la disposition des bâtiments, qui se contournent en
partant de l'angle C jusqu'à la cathédrale.
En D, est une tour romane, et en E, des bâtiments dont
quelques parties appartiennent au XIIe siècle. La grosse
tour carrée bâtie par Gilles Ascelin en 1318,
est en F. Elle est plantée sur la place, en face de
la tour du vicomte, beaucoup plus basse; elle dominait par
conséquent la tour du seigneur laïque et le canal
se reliant au port, lequel passe à 10 mètres
environ du point C. De la place B au cloître G, le terrain
s'élève de 5 mètres environ. On entrait
dans la cour H du palais, en passant sous un arc I, en prenant
une rue K bordée de bâtiments fortifiés,
et en franchissant le grand porche voûté L. En
O, était la salle des gardes, communiquant au rez-de-chaussée
de la tour dite Saint-Martial, U, par un emmarchement intérieur.
Toutes ces dispositions sont à peu près intactes.
En passant de la rue K, sous une arcade P fortifiée,
on arrive à un degré Q qui monte au cloître,
lequel communique à la cathédrale par une porte
R.
De la cour H, en
descendant le degré S, terminé par un ciel ouvert
S', et prenant à gauche un souterrain passant sous
le grand logis V, on arrivait à une poterne T, donnant
dans un fossé qui séparait tout le front ab
d'un jardin, formant ouvrage avancé. Le grand logis
V est, à rez-de-chaussée, occupé par
des celliers disposés sous la grand'salle. De la cour
H, on montait aux appartements par un escalier X, détruit
aujourd'hui. En d, d', étaient des portiques, et en
Z un bâtiment en retraite qui réunissait la grosse
tour à la tour Saint-Martial.
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Cette dernière
partie, dont on ne voyait que des fragments avant 1847, enclavée
dans des constructions beaucoup plus récentes, a été
rasée pour faire place au nouveau bâtiment de
l'hôtel de ville. Mais ayant été chargé
de diriger cette dernière construction, nous avons
pu constater la disposition des grands contre-forts avec mâchicoulis
M, et du petit corps de garde N avec sa poterne n. Les bâtiments
p, dits de la Madeleine, sont les plus anciens. Ils se composent
d'un rez-de-chaussée voûté et d'une grande
salle t, également voûtée, sous une belle
chapelle disposée au premier étage; cette salle
t communiquait avec le passage dit de l'Ancre23 par deux portes
VV'. Ces portes VV' devaient permettre au public d'entrer
dans la salle t, qui servait de chapelle basse. Une cour de
communs était disposée en m avec un petit logis
e fortifié. L'enceinte de l'archevêché
allait rejoindre celle de la cathédrale par un mur
f, également fortifié. En g, est une grande
salle capitulaire. L'abside de la cathédrale continuait
les défenses de ce côté f par une suite
de tourelles crénelées réunies par des
arcs surmontés de créneaux, ainsi que les couronnements
des chapelles. Ce palais présentait donc un ensemble
de défenses formidables dominées par l'énorme
tour carrée F, formant saillie.
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Plan au sol d'après Viollet-le-Duc.
Examinons maintenant
le plan du premier étage de ce palais (fîg. 12).
L'escalier X permettait d'arriver directement de la cour à
la grande salle V, possédant une vaste cheminée
dont on voit encore les traces à l'extérieur.
Cette grande salle était éclairée par
de hautes fenêtres terminées de tiers-point,
et couverte au moyen d'arcs plein cintre, portant un solivage
au-dessus duquel était un étage lambrissé
donnant sur le crénelage extérieur. De la grande
salle, on pouvait arriver à tous les appartements.
Des escaliers à vis permettaient de descendre au rez-de-chaussée
sur plusieurs points, ou de monter aux étages supérieurs.
On voit qu'on ne pouvait entrer dans la salle octogonale de
la tour carrée que par un passage détourné,
et de cette salle octogonale on descendait par une trappe
dans la salle circulaire du rez-de-chaussée, laquelle
servait de chartre ou de cachot. De larges mâchicoulis
s'ouvrant au second étage, à la hauteur du crénelage,
défendaient le front ab. Ici on reconnaît l'utilité
des passages pratiqués en I et en P, sur les deux arcades
franchissant la rue K; ils établissaient une communication
entre le logis L et celui T de la Madeleine, et entre la tour
Saint-Martial U et la chapelle M. Le cloître, couvert
en terrasse, donnait une promenade d'où l'on pouvait
jouir de la vue étrangement pittoresque de tous ces
grands bâtiments se découpant les uns sur les
autres, surmontés d'un côté par la grosse
tour carrée, de l'autre par l'abside colossale de la
cathédrale.
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Ces constructions
sont élevées en belles pierres de Sijean et
de Béziers; elles couvrent une surface de 4000 mètres
environ, déduction faite des cours, et malgré
les nombreuses mutilations qu'elles ont subies, bien que des
couvertures plates modernes et sans caractère aient
remplacé les anciennes toitures à pentes rapides,
bien que des adjonctions misérables, ou l'abandon,
aient détruit plusieurs de leurs parties les plus intéressantes,
elles ne laissent pas d'en imposer par leur grandeur et leur
puissance. "
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Plan de l'étage d'après
Viollet-le-Duc.
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