Historique :
L'histoire de l'abbaye
aux Dames se confond pour les grandes lignes avec celle de
l'abbaye aux Hommes.
L'abbatiale est dédicacée le 18 juin 1066, à
la veille de l'expédition de Guillaume en Angleterre.
La fille du couple ducale, la petite Cécile, est alors
consacrée à Dieu à l'âge de 5 ans.
Elle sera abbesse de l'établissement quelques décennies
plus tard. La duchesse Mathilde de Flandre y est inhumée
à sa mort, en 1083.
Les huguenots saccagent
la ville et le sanctuaire au XVIe siècle, profanent
les reliques et saccagent les tombeaux, mais ils ne dispersent
pas les ossements de Mathilde. Comme l'abbaye aux Hommes,
la Sainte-Trinité se trouve dans un bien triste état
au début du XVIIe siècle. L'abbesse Froulay
de Tessé confie sa reconstruction à l'architecte
de la congrégation de Saint-Maur, Guillaume de la Tremblaye,
qui officie en même temps à l'abbaye aux Hommes.
Les travaux s'étalent sur un demi-siècle, faute
de moyens. A la Révolution, la communauté est
dispersée. Les bâtiments sont transformés
en Hôtel-Dieu au XIXe siècle, avant de devenir
hospice en 1908. Ils sont la propriété de la
région Basse-Normandie depuis 1983 et abritent désormais
l'administration territoriale.
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Description :
Trois ailes des
bâtiments conventuels XVIIIe s'articulent autour d'un
cloître similaire à celui de l'abbaye aux Hommes.
La quatrième aile (vers l'est) ne fut jamais réalisée,
faute de budget. L'un des éléments intérieurs
les plus remarquables est un escalier à double-révolution.
L'ensemble de l'espace est désormais utilisé
par les services du Conseil Régional.
La façade
de l'abbatiale de la Sainte-Trinité est encadrée
par deux hautes tours jumelles. Leurs flèches furent
démontées au XVIIIe siècle et remplacées
par des balustrades, ce qui donne à l'ensemble un aspect
moins aérien qu'à l'abbaye aux Hommes. La nef
possède trois niveaux d'élévation (grandes
arcades, arcatures aveugles, claire voie), deux collatéraux
et neuf travées. Elle a reçu une voûte
sur croisée d'ogives au XIIe siècle. Le transept
et le chur sont demeurées à large dominante
romane, même si le bras sud du transept a reçu
un agrandissement d'une belle légèreté
à l'époque gothique. Dans le chur est
visible la dalle funéraire de marbre noir de la duchesse
Mathilde. Elle porte une inscription encore visible : "
Cette belle sépulture abrite Mathilde, de souche royale
et de grande valeur morale. Son père était duc
de Flandre et sa mère, Adèle, fille du roi de
France Robert et sur de Henri qui occupa le trône
royal. Unie par le mariage au magnifique roi Guillaume, elle
a fondé cette église et la pourvut de grands
biens, lui donna terres et biens prestigieux. Elle la fit
consacrer. Consolatrice des déshérités,
pieuse, elle fut pauvre pour elle-même et riches de
ses dons aux pauvres. C'est ainsi qu'elle gagna la vie éternelle.
Le premier jour de novembre, après prime. "
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