De l'ancienne porterie
ne subsiste plus qu'un pan de mur percé de deux accès
: portes charretière (XVIIIe) et piétonnière
en ogive, d'époque gothique. Dans un cadre verdoyant
jaillit une source d'eau clair, la fontaine aux vertus curatives
présumées qui donna son nom à l'établissement.
Le cellier et la
chapelle Saint-Michel :
Le cellier était
à l'origine une grande salle rectangulaire datant de
l'époque du prieuré (XIIe siècle). Au
XIVe siècle fut percé sous la roche une longue
galerie (30 m) en plein cintre avec quatorze alvéoles
latérales, pour entreposer des fûts de vin. Au-dessus
s'élève la chapelle Saint-Michel, érigée
au début du XVe siècle par Guillaume de Léon,
en pénitence pour le meurtre de Marie de Ferrières.
Sur de nombreuses pierres des contreforts extérieurs
sont visibles des croix, des I ou des triangles. Il s'agit
de marques de tailleurs de pierre. Chaque artisan apposait
sa marque sur les pierres qu'il travaillait, afin d'être
rémunéré à l'unité.
L'abbatiale :
Elle est à
vaisseau unique et d'une très grande sobriété,
selon les commandements cisterciens. Les voûtes primitives
ne sont plus visibles qu'au niveau du chur, au-dessus
du chevet plat percé de trois baies à lancette.
Sous ces baies sont visibles deux évidements : l'un
servait de bénitier, l'autre d'armoire pour les objets
liturgiques. Au sud se trouve la sacristie où le prêtre
officiant pouvait se préparer pour la messe à
l'écart des moniales. On y remarque un évier
double (piscine). Est visible à proximité un
gisant de femme daté du milieu du XVe siècle.
L'église communiquait avec le cloître au sud,
mais aussi avec le cimetière des nonnes au nord.
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Le bâtiment
des moniales :
En rez-de-chaussée,
ouvrant autrefois sur l'une des galeries du cloître
par trois splendides arcades, on trouve la salle capitulaire.
Il s'agit d'un bel espace rectangulaire avec un banc de pierre
courant sur trois côtés. Il était réservé
aux converses. Les religieuses prenaient place pour leur part
au centre afin de débattre des décisions concernant
la communauté, ou pour entendre la lecture d'un passage
de la règle et le commenter. C'était le cur
décisionnel de l'abbaye. Cette salle est voûtée
d'ogives avec quatre piliers cylindriques portant des chapiteaux
ornés d'austères motifs végétaux
et éclairée par trois fenêtres à
lancette. Côté mur, les ogives retombent sur
de fines colonnettes à chapiteaux.
A côté
de cette salle se trouve le parloir, où les nonnes
pouvaient avoir des échanges personnels sans enfreindre
la règle de silence en vigueur dans l'abbaye. Il est
voûté en plein cintre. Vient ensuite un corridor
en arc brisé nommé le passage, reliant le cloître
aux jardins et à l'infirmerie (disparue). Les jardins
sont actuellement partiellement restitués, pour un
effet et une atmosphère des plus intéressants.
Dans la partie sud
du bâtiment se trouve une autre salle, plus grande que
la salle capitulaire. Il s'agit de la salle de travail, l'endroit
privilégié où les religieuses se livraient
aux activités manuelles. On l'appelle parfois aussi
le scriptorium, certains des membres de la communauté
étant sensés s'y livrer à un travail
de copiste. Cette destination est cependant peu probable,
ce type d'ouvrage nécessitant un peu de chaleur en
hiver. La salle ne possède pas de cheminée.
Le volume est découpé dans le sens de la longueur
en deux espaces, par trois colonnes recevant les retombées
des voûtes d'ogives.
On accède
au premier niveau grâce à un escalier droit en
pierre. Là se situait le dortoir des moniales, avec
un espace privatif réservé à l'abbesse.
Cette grande salle est sous charpente. Certaines parties datent
du XIIIe siècle, mais l'essentiel a été
refait au XVIIIe siècle.
Des autres bâtiments,
dortoir des converses, cuisines, chauffoir, réfectoire
il ne demeure malheureusement plus rien.
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