La cathédrale
de Dol se dresse à l'angle nord-ouest de la petite
ville. Elle domine la rive sud des marais noirs, aujourd'hui
mis en culture, qui résultent du comblement de la baie
du Mont-Saint-Michel à une époque ancienne.
Elle est presque entièrement construite en granit,
probablement extrait des carrières du Mont Dol voisin.
La façade
occidentale de la cathédrale paraît très
austère et peu homogène. Cette austérité
s'explique par la présence de l'enceinte urbaine qui
bordait le coté ouest et nord de la cathédrale
et rendait tout décor sans utilité.
Les deux premiers
niveaux du clocher sud sont partiellement romans et assez
hétérogènes. A la fin du moyen âge
on lui a ajouté deux autres niveaux. Ces travaux mirent
à mal la structure du clocher et au XVIIe siècle
des travaux d'urgence furent menés pour éviter
son effondrement.
Le clocher nord parait
plus homogène bien qu'il cache un noyau roman. Construit
dans les années 1520 il possède une décoration
assez inhabituelle. Il n'a toutefois pas été
achevé.
La façade
entre les deux tours possédait un porche assez fruste
dont la destruction a laissé un pan de mur en moellon.
Au dessus on trouvait une grande baie similaire à celles
du transept et du chur. Au XVIIIe siècle elle
a été remplacée par trois baies austères
surmontées par un oculus.
C'est sur la façade
sud, face à la ville, que se trouvent les accès
à la cathédrale. Un grand porche du XIVe siècle
est placé devant la porte du transept sud. Il est décoré
par des sculptures taillées dans le calcaire. Un autre
porche plus petit datant du XIIIe siècle donne accès
à la nef.
La nef, construite
vers les années 1250-1275, paraît de l'extérieur
assez austère. Arcs-boutants, contreforts et sculptures
se font discrets. Les fenêtres sont plutôt réduites.
Le vaisseau principal fait 6,5 m de large, 20 m de haut sous
voûte et 38 m de long sur 7 travées. L'intérieur
est plus décoré. L'élévation est
classique, à 3 niveaux. Les colonnes des arcades du
1er niveau sont inhabituelles. Autour d'un fût central
cylindrique, quatre colonnettes ont été ajoutées
dont deux s'en détachent nettement. Il faut aller en
Angleterre pour retrouver des modèles comparables.
Au dessus les murs gouttereaux sont allégés
par deux galeries étroites, une sur le triforium et
une plus inhabituelle au niveau des fenêtres hautes.
Les voûtes sont quadripartites.
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Le transept et le
chur construits entre 1275 et 1300 sont assez proches
dans les grandes lignes de la nef.
Le chur fait
la même hauteur et la même largeur que la nef
et mesure 30 m de long sur 5 travées. Par contre le
parti décoratif est un peu différent mais sans
rompre l'unité aussi bien à l'extérieur
qu'à l'intérieur. Les bas-cotés du chur
sont flanqués de chapelles. Le chevet est plat, simplement
fermé par une grande baie qui a d'ailleurs conservé
ses vitraux d'origine. Le déambulatoire suit ce plan
et est lui même rectangulaire. Les chevets plats sont
rares pour les cathédrales en France mais communs en
Angleterre ce qui est une preuve supplémentaire de
l'influence d'outre Manche.
Le transept a la
même élévation que le chur mais
sans les bas-côtés. Il est éclairé
au sud et au nord par deux grandes baies. Le bras nord du
transept est occupé par un somptueux tombeau de l'évêque
Thomas James (mort en 1503) construit dans un style Renaissance
très précoce. A la croisée se trouve
une tour carrée peu élevée dont l'intérieur
laisse supposer le projet d'y établir une flèche.
Au XIVe siècle
le chur a été prolongé d'une chapelle
d'axe, qui porte la longueur totale de l'édifice à
94 m.
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