L'évêché
de Dol a été fondé au VIe siècle
par un missionnaire venu de l'actuelle Cornouaille anglaise,
St Samson. La Bretagne qui s'appelait alors Armorique, pays
de la mer, était restée à l'écart
de la colonisation romaine et de la christianisation. Les
bretons, habitants celtes de la Grande Bretagne (qui se nommait
alors Bretagne) vinrent s'établir dans cette Armorique
peu peuplée. En même temps ils y apportaient
le christianisme et leur langue de laquelle est dérivé
le breton actuel.
Il semble que St
Samson fut à la fois abbé et évêque
d'où peut être les contours étranges du
domaine de l'évêché. L'évêché
de Dol était en effet l'un des plus petits de France
et aussi l'un des plus disséminés. Il comptait
de nombreuses enclaves principalement en Bretagne mais aussi
une près de Rouen. Mais si son domaine spirituel était
petit, son domaine temporel, ses terres, étaient par
contre très importants.
Au IXe siècle,
la réforme religieuse carolingienne vint gommer les
particularismes liés à l'héritage breton.
Pourtant, peu après, le comte de Bretagne qui cherchait
à se faire roi fit de Dol l'archevêché
de Bretagne contre celui de Tours. Ceci déclencha un
long conflit qui ne fut tranché qu'en 1199 par le pape
en mettant fin aux prétentions de Dol.
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Malgré ce
revers, la ville de Dol allait connaître au siècle
suivant, le XIIIe siècle, une période de paix
et de prospérité inégalée qui
allait permettre la construction de la cathédrale actuelle.
La ville est alors un port assez important sur la Manche placé
sur l'axe qui reliait Normandie et Bretagne. Les pèlerinages
autour des reliques de St Samson jouaient aussi un rôle
non négligeable.
Les siècles
suivants virent le lent déclin de la ville et de son
évêché : ravages de la guerre de Cent
Ans, déclin des pèlerinages, déclin du
port inaccessible aux gros navires. Au XVIIIe siècle
Dol n'est plus qu'une petite ville dont la faible importance
conduit à la suppression de l'évêché
à la Révolution.
La ville a alors
bien du mal à entretenir l'ancienne cathédrale.
Son classement en 1840 permit une lente mais salvatrice restauration
de cet édifice qui nous est parvenu finalement bien
préservé.
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