L'abbaye a été
fondée à l'époque mérovingienne
(VIe ou VIIe siècle) sans doute à proximité
d'un ancien lieu de culte païen, par un certain Calminius,
homme riche et influent (vénéré comme
saint Calmin). La règle bénédictine y
a été appliquée dès l'origine.
L'établissement reçut au IXe siècle les
reliques de saint Austremoine, évangélisateur
de l'Auvergne au IIIe ou IVe siècle, jusque là
conservées à Volvic. Cette translation semble
avoir eu lieu par la volonté du roi d'Aquitaine Pépin
II (839-852) vers 848.
A l'époque
où le pape Urbain II prêchait la croisade contre
les infidèles à Clermont (1095), on constatait
un relâchement grave de la discipline dans le monastère.
La même année, l'abbaye fut affiliée à
l'ordre de Cluny à l'instigation de l'évêque
Durand de Clermont et du comte Robert d'Auvergne. Mozac bénéficia
longtemps de la protection capétienne. Des actes des
rois Philippe Ier (1060-1108), Louis VII le Jeune (1137-1180)
ou Philippe Auguste (1180-1223) témoignent de l'intérêt
que lui portaient les rois de France.
L'établissement
atteignit son apogée au XIIe siècle, symbolisé
par la construction d'un vaste sanctuaire roman. Mais l'édifice
ne survécut que partiellement à une série
de tremblements de terre enregistrés en Auvergne au
XVe siècle (1476, 1478 et 1490). Certaines parties
préromanes ou romanes subsistèrent, mais l'essentiel
de l'édifice et des bâtiments conventuels fut
reconstruit dans le style gothique. Les travaux semblent avoir
été impulsés par l'abbé de Raymond
de Marcenat, mais les bornes chronologiques de son abbatiat
(1459-1470) correspondent difficilement avec les dates des
tremblements de terre connus dans la région (1437,
1476, 1478 et 1490). Une représentation de l'abbaye
dans le fameux Armorial d'Auvergne de Guillaume Revel (vers
1450), laisse penser qu'elle était encore intacte au
milieu du XVe siècle. Il est possible que le cataclysme
de 1437 ait fragilisé la structure et que tout se soit
effondré après 1450.
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A la Renaissance,
la très riche abbaye (jusqu'à une quarantaine
de prieurés, de paroisses ou de domaines divers sous
sa domination) fut soumise au régime de la commende.
La réforme mauriste y fut introduite au XVIIe siècle.
Au moment de la Révolution, seule une poignée
de moines vivait encore une existence confortable derrière
les anciens murs. La congrégation fut dissoute en 1790.
L'abbatiale devint l'église paroissiale et les bâtiments
conventuels furent partiellement vendus comme Biens Publics.
Le cloître disparut à cette époque. Le
reste demeura propriété de la commune.
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