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MAJ le 14/03/2024
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L'abbaye de Fécamp, XIIe, XIIIe siècle.


Textes et photos ©

Fondation :
  • Vers 659 par saint Wandrille (abbé de Fontenelle), le comte du palais de Neustrie Waning et l'évêque saint Ouen de Rouen.
Sous le règne de :
  • Clotaire III, roi de Neustrie et de Bourgogne (639-657).
Grandes dates :
  • 665 : Dédicace de la première abbatiale.
  • Vers 841 : Fécamp est pillée par les Vikings. L'abbaye est abandonnée.
  • 990 : Le duc de Normandie Richard I (942-996) décide de restaurer l'établissement religieux. Des chanoines y sont installés.
  • Vers l'an 1000 : Richard II (996-1026) fait venir à Fécamp le réformateur dijonnais Guillaume de Volpiano (abbé de Saint-Bénigne). Des moines de Cluny l'accompagnent pour remplacer les chanoines.
  • 1066 : L'abbé de Fécamp contribue matériellement à financer l'équipée du duc de Normandie Guillaume II en quête du trône d'Angleterre.
  • Pâques 1067 : Guillaume le Conquérant, désormais roi d'Angleterre, tient sa cour à Fécamp.
  • 1106 : Construction d'un sanctuaire roman plus vaste.
  • 1168 : L'église romane est presque entièrement détruite par la foudre.
  • Fin XIIe - Début XIIIe siècle : Achèvement de l'édifice actuel.
  • XVIIIe siècle : Les moines de la congrégation de Saint-Maur qui occupent désormais le lieu, transforment le portail de l'abbatiale. Construction des bâtiments conventuels XVIIIe.
Principal intérêt :
  • L'abbatiale de Fécamp est l'un des premiers jalons capitaux de l'architecture gothique en Normandie. Sa pureté et sa simplicité sont à l'image du dépouillement monacal. Son immense tour-lanterne et les larges baies de sa nef la rendent particulièrement claire. Ses dimensions de cathédrale montrent toute la richesse du sanctuaire à l'apogée de sa puissance.
Statut :
  • Classé Monument Historique. Propriété de l'Etat.
Bibliographie :
  • Ouvrage collectif, L'architecture normande au Moyen Age, Caen, 1997.

L'abbaye de Fécamp est née durant la grande vague d'implantations monastiques qui émaillèrent le VIIe siècle (Jumièges, Fontenelle, Noirmoutier…). C'est une communauté de moniales qui s'y installa, afin de parfaire l'évangélisation de la région. La construction du sanctuaire débuta vers 659 autour de la relique du Précieux Sang, confiée selon la légende à la mer par Isaac, fils de Joseph d'Arimathie, et venue s'échouer miraculeusement sur les plages du Pays de Caux. Fécamp se rattache donc à la lignée des sites mythiques intimement liés au Graal.

Les Vikings dévastèrent l'abbaye sans doute après le premier grand raid perpétré dans la vallée de la Seine en mai 841. On dit que pour échapper au viol et à la férocité des barbares, les nonnes se mutilèrent volontairement le visage. En vain… Le duc de Normandie Richard I, né à Fécamp vers 932, décida en 990 de rétablir une communauté religieuse dans l'ancien sanctuaire. Des chanoines colonisèrent les lieux. Son fils Richard II parvint à convaincre le réformateur Guillaume de Volpiano, abbé de Saint-Bénigne de Dijon, de l'aider à rétablir une communauté monastique digne de ce nom. Peu après l'an 1000, Volpiano arrivait à Fécamp avec une poignée de moines clunisiens. Il y restaura la règle bénédictine et jeta les bases de l'un des plus prestigieux monastères de la Normandie médiévale.

Les ducs de Normandie, jusqu'à Guillaume le Conquérant inclus (m. en 1087), aimaient résider à Fécamp. Le palais ducal se tenait à quelques mètres de la Trinité, dans l'enceinte même de l'abbaye. Au XIe siècle donc, comme Rouen ou Bayeux, la cité tenait un rôle de capitale. Une énorme forêt s'étendait de la Côte d'Albâtre jusqu'à la vallée de la Seine.

En 1106, on décida de reconstruire un sanctuaire plus grand, afin de mieux accueillir les pèlerins sans cesse plus nombreux à venir vénérer le Précieux Sang. En 1168, cette église romane fut entièrement dévastée par la foudre. Il n'en reste plus aujourd'hui que deux chapelles rayonnantes visibles depuis le déambulatoire nord. Une nouvelle église, de style gothique primitif cette fois, fut édifiée. Elle était pratiquement achevée dès le début du XIIIe siècle.

Fécamp joua un rôle considérable durant toute la période médiévale. Son école produisait des talents de grande qualité. Elle bénéficia copieusement de la faveur ducale et s'enrichit considérablement après la conquête de l'Angleterre. Son scriptorium jouissait également d'une grande réputation. Son abbé passait généralement pour le protecteur des jongleurs et des troubadours. Ceux-ci contribuèrent largement à la renommée de l'établissement.

En 1649, les mœurs de la communauté s'étaient nettement dégradés et l'on fit appel à des moines de Saint-Maur pour rétablir l'ordre et la règle bénédictine. Ce sont les Mauristes qui édifièrent les actuels bâtiments conventuels et qui réalisèrent au milieu du XVIIIe siècle la façade classique de l'abbatiale. Les derniers religieux furent éparpillés à la Révolution.




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