De l'altière
abbaye qui trônait autrefois fièrement dans une
boucle de la Seine, ne restent plus aujourd'hui que des ruines.
Elles sont toutefois d'une ampleur et d'une beauté
encore saisissantes.
On pénètre
dans l'enceinte par la porterie (XIIIe-XVe siècles)
bien conservée et possédant de magnifiques voûtes
d'ogives.
De l'abbatiale Notre-Dame
subsistent essentiellement le pignon ouest encadré
par deux fines tours jumelles, la nef à l'origine charpentée
à deux collatéraux et 8 travées, qui
culminait a 27 mètres, le pan occidental de la tour
lanterne, une partie du transept et deux chapelles rayonnantes
du chur gothique. Celui-ci possédait un déambulatoire.
L'intérieur de l'église devait être d'une
grande clarté, grâce notamment aux nombreuses
baies qui perçaient les murs de la nef et surtout grâce
à la présence de l'imposante tour-lanterne,
véritable puits de lumière caractéristique
de l'architecture religieuse normande. Nous trouvons au revers
de l'entrée une haute tribune.
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Un petit passage
voûté, dit "de Charles VII" (XVe siècle),
emmène vers le second sanctuaire de l'abbaye : l'église
Saint-Pierre. Cet édifice de dimensions plus modestes,
n'en présente pas moins un intérêt architectural
remarquable. Son porche et ses premières travées
sont d'époque carolingienne. Difficile de déterminer
si cette partie exceptionnelle est antérieure ou postérieure
aux raids vikings. Elle pourrait dans la seconde hypothèse
dater de la restauration du monastère par le duc de
Normandie Guillaume Longue-Epée, vers 940. La découverte
récente de fresques murales carolingiennes a encore
renforcé les doutes à son sujet. Le reste de
l'église est un mélange des styles roman et
gothique.
Des bâtiments
conventuels il ne subsiste plus rien, hormis le squelette
de la salle capitulaire et les vestiges du cellier des moines
(Fin XIIe siècle). A noter également la présence
du logis de l'abbé, construit au XVIIe siècle
dans le style classique.
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