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MAJ le 29/03/2024
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Abbaye de Montivilliers, XIe, XVIIIe siècle.


Textes et photos ©

L'abbatiale :

Commencée au XIe siècle, elle adopte un plan très classique en croix latine. Sa longueur totale est de 74 m hors d'œuvre. La nef romane atteignait 9 m de largeur dans l'œuvre. Sa façade occidentale est dominée par une belle tour romane avec arcatures aveugles et baies cintrées, comme on en retrouve sur d'autres grands édifices normands contemporains (abbayes de Caen, Jumièges, ou Boscherville, cathédrale de Bayeux). Une tour jumelle était prévue à l'origine, mais ne fut jamais achevée. Une verrière gothique a été percée au XIVe siècle dans le pignon.

La nef romane possédait deux collatéraux et huit travées. Elle fut éventrée sur son flanc nord au XVe siècle, afin d'augmenter la capacité d'accueil des fidèles. Cette partie a vu l'adjonction d'une nef gothique assez remarquable. On y accédait par un porche voûté à la décoration raffinée. A la croisée du transept s'élève une massive tour lanterne. Masquée par une voûte au XVIIe siècle, elle ne joue plus son rôle de puits de lumière, si caractéristique des églises normandes. Elle culmine à plus de cinquante mètres. Les deux bras du transept, datés du troisième tiers du XIe siècle, reçurent de splendides voûtes d'ogives au milieu du XIIe siècle. Le bras sud comprend une arcade qui donnait autrefois sur une chapelle latérale. L'arc comprend une petite vingtaine de claveaux sculptés. Leur interprétation et leur datation divisent aujourd'hui encore les spécialistes. Certains avancent, dans la lignée de Georges Priem, la réutilisation de sculptures pré-romanes. D'autres, comme Lucien Musset, penchent plutôt pour des réalisations de la fin du XIe siècle. Certaines scènes sont indubitablement religieuses (David et Goliath), d'autres guerrières. Elles présentent également un curieux bestiaire, thème récurent dans la sculpture romane. Le chœur roman de l'église est occupé par un retable du XVIIIe siècle.

A noter la présence d'une belle tribune gothique dans le bas de la nef.

Les bâtiments conventuels :

A propos de l'abbaye de Montivilliers, Lucien Musset regrettait dans son deuxième volume consacré à l'architecture romane en Normandie (La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, 1974) : " Des réfections médiocres, un entretien très négligé, un entourage fort dégradé concourent fâcheusement à en détourner le touriste. Il serait pourtant relativement aisé - sinon économique - de lui rendre son ancienne qualité, notamment en curetant et en ravalant les quelques beaux élément qui subsistent des anciens logis conventuels […] L'église retrouverait ainsi un cadre digne d'elle et de l'immense ville à laquelle elle se trouve de fait incorporée. " La prière de l'éminent spécialiste a été entendue, et l'ensemble complètement restauré et aménagé (fin des travaux en 2000). Le réfectoire du XIIIe siècle a été aménagé en salle d'exposition. Il s'agit d'une longue salle voûtée avec sept colonnes centrales aux riches chapiteaux sculptés. Des fouilles menées dans le cloître ont révélé la présence passée de structures en bois. Le cloître a donc été restitué dans cet esprit. Les bâtiments postérieurs, tels le dortoir (XVIe siècle) ou le logis de l'abbesse (XVIIIe siècle) ont fait l'objet de tous les soins. La bibliothèque municipale Condorcet a pris ses quartiers dans ce dernier, et dans les autres bâtiments conventuels a été organisé un parcours pédagogique consacré à l'histoire de l'abbaye et à l'architecture religieuse normande au Moyen Âge.

Charnier ou aître de Brisgaret :

Il est à rapprocher de l'aître Saint-Maclou de Rouen. Construit au XVIe siècle, il s'agit d'une longue galerie couverte d'une magnifique charpente en bois. Ses combles servirent longtemps d'ossuaire. Il est décoré de nombreux motifs allégoriques figurant la mort, dans l'esprit des fameuses danses macabres, très répandues dans l'art des XVe et XVIe siècles.




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