Saintes tire son
nom des Santons, peuple celte installé sur le cours
moyen de la Charente lorsque débute la guerre des Gaules.
Ces Santons se trouvèrent, d'ailleurs bien involontairement,
responsables du commencement des hostilités. En 58
av. J.-C., les Helvètes, autre tribu celtique cantonnée
près du lac Léman, souhaitèrent quitter
leurs terres. César raconte : " Les Helvètes
désirent gagner par le territoire des Séquanes
et des Héduens, celui des Santons, qui n'est pas loin
de la cité des Tolosates, laquelle fait partie de la
province romaine (Narbonnaise : vaste région s'étirant
des Alpes à la Garonne, conquise et romanisée
vers 125 av. J.-C. et comprenant notamment les villes de Toulouse,
Aix-en-Provence et Narbonne). Il se rend compte que si les
choses se passent ainsi, cela représentera un grand
danger pour la province que d'avoir sur la limite d'un pays
sans défenses naturelles et riches en blé, un
peuple belliqueux et hostile aux Romains. " S'ouvrent
alors huit années d'hostilités qui se solderont
par la totale soumission de la Gaule.
Les Santons participèrent
à la grande coalition de 52 av. J.-C. menée
par Vercingétorix contre les Romains, à hauteur
de 12 000 hommes selon César. L'entreprise s'acheva
par le fameux épisode d'Alésia et la reddition
du chef gaulois. Les campagnes militaires durèrent
encore une année et c'est probablement lors de la soumission
de l'Aquitaine que les Santons passèrent définitivement
sous domination latine (51 av. J.-C.).
La ville de Mediolanum
fut sans doute fondée peu après et obtint rapidement
le statut de cité (civitas), désignant un chef-lieu
et le territoire de son ressort. L'agglomération entreprit
une croissance conséquente autour du noyau primitif,
situé sur la rive gauche de la Charente. Un pont fut
jeté sur le fleuve et un arc trônait à
son extrémité près de l'autre berge.
Tout au long du Ier siècle apr. J.-C., la commune se
dota d'équipements considérables : temples,
Thermes, amphithéâtre.
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La vie s'écoula
sereinement à Mediolanum durant près de trois
siècles, rythmée par les activités commerçantes
quotidiennes, les ablutions dans les établissements
thermaux et les combats dans l'amphithéâtre.
La ville possédait un accès indirect à
la mer : Portus Santonum, mentionné au IIe siècle
dans la Géographie de Ptolémée, certainement
situé à Broue.
Les premiers grands
raids germaniques dans l'Empire bouleversèrent la donne.
En 275-277 particulièrement, Francs et Alamans traversèrent
la Gaule et y saccagèrent une soixantaine de villes.
Le traumatisme fut tel que l'on érigea partout à
la hâte des enceintes urbaines, protégeant les
centres administratifs vitaux. A Saintes fut élevé
un rempart de 1550 m de périmètre enfermant
une surface de 16 ha. On tira la plupart des matériaux
des grands bâtiments collectifs (amphithéâtre,
thermes et même cimetières
). Il reste encore
à certains endroits quelques parties visibles.
La paix fut rétablie
et se maintint jusqu'à l'orée du IVe siècle.
Alors débuta l'agonie de la puissance qui avait si
longtemps dominé le bassin méditerranéen.
Alains, Suèves, Vandales traversèrent la Saintonge,
mais ce furent les Wisigoths qui s'y installèrent durablement,
après avoir pillé Rome en 410. Leur mainmise
sur la région devait durer jusqu'en 507, date de leur
défaite à Vouillé face aux Francs de
Clovis.
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