Histoire :
Fondée sans
doute à la fin du Ier siècle avant notre ère
sur l'emplacement d'un sanctuaire gaulois, Noviodunum devint
la capitale des Aulerques Diablintes, peuplade celte installée
dans la région. On estime qu'elle compta jusqu'a 15
000 âmes au temps de sa splendeur. On y trouvait tous
les bâtiments nécessaires au mode de vie romain
: temple, forum, thermes et théâtre.
Vers la fin du IIIe siècle, au moment des premiers
grands raids germaniques en Gaule (275-277), elle se dota
d'une enceinte réduite presque carrée. Contrairement
à d'autres villes (Senlis, Saintes, Bourges, Rouen
),
cette muraille n'entourait pas les principaux établissements
administratifs, mais servait probablement de simple entrepôt
pour l'annone (impôt en nature levé pour l'approvisionnement
de Rome ou de l'armée) et éventuellement de
refuge aux populations riveraines en cas de danger.
La ville et son territoire sont encore mentionnés vers
400 dans la Notitia Provinciarum et civitatum Galliae avec
rang de cité. Les grandes migrations germaniques du
Ve siècle vinrent cependant bouleverser la donne. Contrairement
à ce qui se produisit dans de nombreuses autres villes
mieux protégées, aucun évêque ne
vint s'installer à Noviodunum. L'Eglise demeurant le
seul lambeau administratif sous les rois mérovingiens,
Jublains entama son inéluctable déclin et entra
dans l'histoire.
Le Temple :
Il fut construit
sur l'emplacement d'un ancien sanctuaire gaulois au cours
du Ier siècle de notre ère. Les fouilles, qui
s'étalèrent de 1835 à 1991, mirent à
jour une vaste enceinte sacrée presque rectangulaire
(74 m sur 78 m) cernée par un mur appelé péribole.
Un portique intérieur clôturait le temple proprement
dit. Le cur en était la cella, petite chapelle
entourée d'une galerie, abritant la statue de la divinité
vénérée en ce lieu. A noter dans l'angle
sud-ouest, à l'extérieur de l'enceinte, la présence
d'un bâtiment d'ablutions chauffé, alimenté
par les eaux de pluie.
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Les thermes :
Visibles sous l'église
de la commune, nous y trouvons notamment les traditionnelles
salles de bains froids (frigidarium) et chauds (caldarium).
Les thermes étaient un lieu de vie essentiel pour les
Romains. Il y avait donc à proximité quantité
de boutiques et services. Ils furent transformés en
église (les bassins servant de baptistère) dès
le Ve siècle.
Le Théâtre
:
Bâti au Ier
siècle apr. J.-C., il fut offert à la cité
par un notable gaulois nommé Orgétorix. On l'agrandit
au cours du siècle suivant. Il est de plan semi-circulaire.
Les spectateurs (jusqu'à 6000) prenaient place sur
des gradins en bois desservis par des vomitoires afin d'assister
aux divertissements donnés dans l'arène, généralement
des combats de gladiateurs ou de bêtes sauvages.
La forteresse :
Le " camp romain
" fut remarqué par Prosper Mérimée
dès 1837. Il s'agit sans conteste du monument le mieux
conservé de la ville gallo-romaine. Un rempart de terre
surmonté d'une palissade en bois fut d'abord élevé
vers 290 pour protéger un entrepôt fortifié
construit presque un siècle plus tôt. Vers 295
ensuite, une enceinte de pierre avec assises de briques rouges
et tours de flanquement hémicylindriques, très
caractéristique des fortifications romaines de ce temps,
fut dressée autour de ce noyau primitif. Deux bâtiments
dédiés aux bains, avec salles froides, tièdes
et chaudes avaient été aménagés
pour le confort de la garnison. Abandonnée très
tôt, une partie des pierres de la citadelle fut employée
sur le chantier de la forteresse carolingienne de Mayenne.
Musée archéologique
Il présente de manière soignée différents
objets découverts sur place ou dans les environs, ainsi
que des maquettes, diaporamas et documentaires.
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