Le site a livré
à ce jour un grand nombre d'indices archéologiques
s'étalant sur une très longue période
: néolithique (tessons de céramique, lame de
poignard, pointe de flèche, haches polies), âge
du bronze (hache à talon, lames de couteaux, tessons
de céramique -cruche à anse-, bracelet), âge
du fer (monnaies, fibule, plat en céramique), époque
romaine (monnaies, tessons de céramique, fragments
de tuiles, sépulture), époque mérovingienne
(sépultures). La majorité des archéologues
situe cependant la construction de l'ensemble vers la fin
du IIe siècle av. J.-C. et suppose qu'il servait de
rempart à un habitat fortifié du type oppidum.
Quatre siècles
après sa construction, d'importants travaux de restauration
et d'aménagement -voies pavées carrossables
et portes à couloir- y sont entrepris par les Romains.
Nous sommes au Bas-Empire, alors que les Francs on déferlé
pour la première fois derrière le rideau du
Limes.
Au VIIe siècle,
vers 680, Odile fonde un couvent au sommet du Mont. Le mur
fait à cette époque l'objet d'une nouvelle phase
de restauration. Des analyses dendrochronologique et au carbone
14 de tenons en chêne en apportent la preuve formelle.
Le pape Léon IX le qualifie de " mur païen
" au XIe siècle.
Entre le XIIe siècle et le XIVe siècle, le mur
à proximité des châteaux du Dreistein
et du Hagelschloss, sert de carrière de pierres. L'exploitation
forestière de la zone du Mont, durant les deux derniers
siècles, aggrave sa détérioration.
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Description :
Autour du Mont s'étend
un gigantesque rempart ceinturant les trois plateaux du massif.
Long d'une dizaine de kilomètres, il est constitué
de gros blocs de pierres (environ 300.000) soigneusement taillés
et assemblés (six à huit assises de pierre superposées
sur une hauteur de 4 à 5 m et d'une épaisseur
de 1,80 m environ). L'assemblage des blocs se faisait à
l'aide de tenons en bois s'encastrant dans des mortaises en
forme de queue d'aronde, chaque mortaise étant placée
en face des encoches du bloc voisin.
Les bâtisseurs
ont utilisé les rétrécissements naturels
des plateaux pour édifier deux murs transversaux permettant
de diviser l'espace en trois enclos d'une superficie totale
de 118 hectares (camp nord : Stollberg ; camp central : Grossmatt
; camp sud : la Bloss).
On pénètre dans chaque enclos par deux portes
: au nord la porte Zumstein (ou Elsberg) et du Stollhafen
; au centre la porte d'Oberkirch avec sa voie romaine et la
double porte Roemertor ; au sud la porte Eyer et la porte
de Barr, où débouche une autre voie romaine.
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