Il existait peut-être
un oppidum celtique sur l'emplacement actuel du centre de
la ville du Mans, comme le suggère son nom antique
de Subdinum, le suffixe gaulois " dunum " désignant
un lieu fortifié. Nous ne savons que très peu
de chose de la ville antique, si ce n'est qu'elle possédait
un forum, un cirque (théâtre ou amphithéâtre),
un ou plusieurs établissements thermaux (vestiges d'aqueducs
repérés)
Elle était la cité
des Aulerques Cénomans (Aulerqui Cenomani, d'où
le nom de la ville). On retrouve des rameaux de ce peuple
autour de Jublains (Aulerques
Diablinthes) et près d'Evreux (Aulerques Eburovices).
Les premières incursions germaniques en Gaule, autour
de 275 apr. J.-C., instaurèrent un climat d'insécurité,
aggravé par les Bagaudes, ces bandes de miséreux
affamés sillonnant les campagnes en rançonnant
et en pillant. C'est dans ce contexte troublé que les
centres urbains s'entourèrent de puissants remparts.
Le Mans n'échappa pas au mouvement. Dans la cité
proche de Jublains, on
choisit, sans doute faute de moyens, de construire une simple
forteresse de surface plus limitée. Ces choix respectifs
annonçaient la poursuite de l'essor du Mans et le déclin
de Jublains. Un évêque vint s'installer au Mans
à la fin du IVe siècle ou au commencement du
Ve siècle. Grégoire de Tours raconte plusieurs
histoires survenues dans cette ville dans son Histoire des
Francs.
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Description :
Dès 1300 m
de remparts initiaux, il subsiste essentiellement la portion
dominant la vallée de la Sarthe, sur approximativement
450 m. Des fragments sont semés dans le reste de la
ville. La ville fortifiée s'est développée
sur un promontoire naturel. Elle comptait au moins deux portes
et 36 tours généralement en U (une tous les
trente mètres - certaines pouvaient être polygonales).
Il n'en demeure plus que 11. Elles atteignaient vraisemblablement
une douzaine de mètres de hauteur, contre environ 9
mètres pour les courtines. Le mur s'est élevé
sur une assise en gros appareil. Le parement est en petit
appareil irrégulier, avec les traditionnelles arases
de briquettes rouges, si fréquentes dans la construction
romaine. Dans les parties basses, les parements présentent
des motifs décoratifs géométriques (ronds,
losanges, chevrons
), en jouant sur l'alternance des
tons des différentes pierres. Cela n'avait sans doute
pas d'autre fonction que d'impressionner les adversaires potentiels,
en montrant la richesse et la splendeur de la civilisation
romaine. Certaines parties de la muraille sont aujourd'hui
totalement insérées dans les constructions urbaines
postérieures.
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