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Château de Germolles, XIVe, XVe siècle.


Fondation :
  • XIIIe siècle par les Sires de Germolles.
Sous le règne de :
  • -
Grandes dates :
  • 1380 : le duc de Bourgogne Philippe le Hardi acquiert le domaine et l'offre à son épouse Marguerite de Flandre.
  • 1390 : Visite de Charles VI à Germolles.
  • 1477 : Germolles dans le domaine royal.
  • Révolution : Vendu comme bien national.
Principal intérêt :
  • Le château est l'un des seuls exemples de demeure de plaisance princière encore bien conservés en France pour
    le XIVe siècle et la première moitié du XVe siècle. Site
    exceptionnel évoquant la vie de cour à la veille de la Renaissance, Germolles présente, grâce à son architecture et ses décors, un monument unique au sein d'un site remarquable.
Statut :
  • Classé Monument Historique en 1912. Propriété privée.
Bibliographie :
  • Pas de référence pour le moment.

Les origines :

Le site de Germolles est occupé dès le XIIIe siècle par une maison forte bâtie par les seigneurs des lieux : les sires de Germolles. En 1380, la situation financière de ces propriétaires est telle, qu'ils doivent se séparer du domaine. Il est alors acquis par le duc de Bourgogne Philippe le Hardi.
On connaît mal la physionomie de la forteresse originelle. Sans doute s'agissait-il d'un château flanqué de grosses tours et ceint de murs solides percés de rares fenêtres. De ce bâtiment primitif subsistent aujourd'hui deux éléments : la chapelle basse et le cellier.

La demeure de plaisance de Marguerite de Flandre :

Philippe le Hardi offre très rapidement Germolles à son épouse, la duchesse Marguerite de Flandre. D'importants et coûteux travaux sont immédiatement entrepris et dureront une dizaine d'années. La duchesse souhaite transformer l'austère et archaïque forteresse du XIIIe siècle en une demeure confortable. Elle appelle pour cela à son service les artistes habituellement attachés au couple ducal : l'architecte Drouet de Dammartin, le sculpteur Claus Sluter et le peintre Jean de Beaumetz.

L'édifice se métamorphose peu à peu en un somptueux palais campagnard, en l'un de ces lieux qu'André Mussat nomme "châteaux fermes". Il dessine un vaste rectangle enserrant une cour fermée cernée de douves en eau. Les ailes sud et est abritent les appartements, tandis que l'aile ouest est consacrée aux espaces de réception. L'aile nord est attribuée aux gardes.

La duchesse de Bourgogne, énergique et terrienne, décide de développer à Germolles certaines activités rustiques susceptibles de composer un environnement plaisant à sa demeure préférée, tout en rapportant quelque argent dans les caisses et en développant l'agriculture locale. Elle plante ainsi une vaste roseraie. Les pétales sont expédiés en Flandre pour y être distillés et faire de l'eau de rose.

Elle construit également une bergerie modèle pour mieux implanter le mouton en Bourgogne. La fortune de sa famille s'est en effet bâtie sur l'industrie textile des villes flamandes, grâce à la laine importée d'Angleterre.

La visite d'un roi :

Lorsque le 12 février 1390 le roi Charles VI est reçu à Germolles, à l'invitation de son oncle et de sa tante, il peut apprécier la qualité du lieu. Accueilli dès l'entrée du palais par la duchesse en personne, le roi reçoit des mains de celle-ci une couronne de roses. Charles VI ne manque certainement pas d'admirer la grande sculpture peinte représentant grandeur nature le duc et son épouse, signée par Claus Sluter. Il regarde sans doute attentivement la salle d'honneur, avec sa cheminée monumentale et sa tribune pour les musiciens et il admire les peintures murales qui ornent les parois de toutes les salles du premier étage.

Crépuscule d'un palais princier :

Le château appartient aux ducs de Bourgogne jusqu'à la mort de Charles le Téméraire, en 1477. Le roi le concède alors à une nouvelle famille, qui en reste propriétaire jusqu'à la Révolution. Des destructions, volontaires ou accidentelles, dues en particulier au manque d'entretien des lieux, vont entraîner la disparition de certaines parties de l'édifice. Racheté à la fin du XIXe siècle, le château est depuis lors demeuré dans la même famille.




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